Il y a quelques jours, un séminaire de formation a été organisé à Alger au profit des éléments de services de sécurité. Objectif : les sensibiliser sur l'importance de faire appliquer la loi dans le strict respect de l'éthique et de la déontologie s'agissant des infractions liées au code de la route. La démarche est salutaire et vivement recommandable eu égard aux nombreux dépassements à l'actif des services de sécurité lorsqu'il s'agit de «mettre la main» sur les auteurs des infractions de la réglementation routière. Les protestations des automobilistes quant à l'excès de zèle de certains policiers n'ont, en effet, d'égale que l'empressement de ces derniers à procéder au retrait des documents de conduite et à la rédaction des procès-verbaux. Cela, y compris lorsque ces derniers se trompent de «constat» et que l'automobiliste a de bonnes raisons de rouspéter. Certains policiers y mettent même une bonne dose de sadisme et de mépris, donnant l'impression de se réjouir du «malheur» qui s'est abattu sur les conducteurs. Devant tant de haine pour leurs concitoyens, c'est à se demander alors si ces agents réalisent tout le sens d'avoir intégré une corporation censée placer le service public et l'intérêt général au-dessus de toute considération. La question mérite d'être posée lorsqu'on constate que l'action de certains policiers obéit parfois plus à leur humeur du jour qu'à une infraction en bonne et due forme commise par le citoyen. La répression qui s'abat depuis la mise en œuvre des nouvelles dispositions du code de la route est particulièrement décriée. Elle n'aurait pas été vaine eu égard à la baisse enregistrée en termes de victimes de ce qui est désormais convenu de qualifier de «terrorisme routier». La traque des chauffards s'impose de force pour que l'Algérie ne fasse plus partie des pays en tête du peloton en termes de victimes de la route, mais celle-ci ne saurait excuser ou justifier les inqualifiables abus de pouvoir de ceux qui sont en charge de mettre en œuvre la nouvelle législation. Le citoyen est en droit d'être informé et sensibilisé sur le contenu de cette dernière avant d'être la cible de policiers en mal d'autorité et de domination. Nul n'ignore dans quelles circonstances les services de sécurité ont renfloué leurs rangs durant la décennie écoulée et il est temps que la décantation au sein de ces éléments se fasse pour soigner l'image de marque d'une institution qui mérite toute la reconnaissance des Algériens, ne serait-ce que pour avoir bravé le danger islamiste au plus fort de la crise sécuritaire qui avait ébranlé la stabilité du pays. D'aucuns auront fait valoir les efforts du défunt Ali Tounsi, ex-directeur de la Sûreté nationale, pour la modernisation de l'institution qu'il a eu diriger. Il ne serait incontestablement pas vain que cette dynamique se poursuive, notamment ce qui a trait de la formation du personnel. Jusqu'à ce que les services de sécurité intègrent définitivement l'idée que faire respecter la loi ne rime pas forcément avec l'irrespect de la dignité humaine. M. C.