Aujourd'hui, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme (Matet), M Cherif Rahmani, effectuera une visite d'inspection et de travail à l'unité amiante-ciment de Zahana (wilaya de Mascara). C'est la deuxième fois en moins d'une semaine que le ministre se déplace pour ce genre de société. Le 26 juillet dernier, il avait procédé à la fermeture de l'unité amiante-ciment de Meftah (wilaya de Blida). Le Matet a-t-il pris le taureau par les cornes en s'engageant à fond pour l'éradication des déchets dangereux, à leur tête l'amiante ? Selon les déclarations de M. Cherif Rahmani, en 2006, plus de deux millions de tonnes de déchets dangereux étaient stockées dans le pays. Chaque année, 325 000 tonnes de déchets spéciaux sont produites. Les wilayas d'Alger, d'Oran, de Skikda, de Annaba et de Tlemcen produisent 87% de déchets et renferment 95% du stock national. Ces quantités importantes de déchets ont fini par causer des maladies irréversibles aux citoyens et, à plus forte raison, aux employés de ces usines. De 1982 à 1997, 162 cas de maladies directement liées à l'amiante, dont 15 cancers, ont été comptabilisés par la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs. Leur prise en charge aurait coûté entre 50 000 et un million de dinars. La première apparition de l'amiante-ciment en Algérie remonte à 1950, avec la mise en service de l'usine de Gué de Constantine, fermée depuis 1997. Après l'apparition des effets néfastes sur l'environnement et la santé du citoyen, l'Algérie a réagi dès 1998 en adoptant l'option de l'utilisation sécuritaire de l'amiante avec perspective d'interdiction à long terme. En 2003, une réglementation a vu le jour pour imposer des restrictions en délimitant des seuils admissibles à 0,1 fibre par cm3. Rappelons qu'en 2006, un plan national de gestion des déchets spéciaux avait été adopté par le Matet dont le but est d'établir un cadastre national des déchets dangereux sur une durée de dix ans. M. Rahmani avait annoncé alors que les années 2006-2007 seraient consacrées à l'élimination de différents déchets dangereux. Le programme pour ces années prévoyait l'élimination de près d'un million de tonnes de déchets mercuriels et de plus de 450 000 tonnes de boues de lixiviats de zinc, outre 2 360 tonnes de produits phytosanitaires et 1 200 tonnes de produits pharmaceutiques périmés. Par ailleurs, dans le cadre de l'action continue de dépollution industrielle, le Matet fixe quelques points chauds à l'instar des complexes de sidérurgie et d'engrais azotés de Annaba, de l'électrolyse de zinc de Ghazaouat et du mercure de Azzaba. S. A.