Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Depuis la création du Comité d'assistance et de localisation des projets d'investissement (CALPI) en 1994, il y a eu quelque 795 dossiers de projets d'investissement qui ont été déposés au niveau de la wilaya de Bouira et, à la date du 31 décembre 2007, le même comité a annulé 508 projets pour différentes raisons. Sur les 287 dossiers qui ont obtenu l'avis favorable, il n'y a malheureusement que 77 projets qui ont été effectivement réalisés. Cela montre la profonde léthargie qu'a connue la wilaya en matière d'investissement générateur de richesses et d'emplois et aussi le retard accusé sur le plan du développement par cette région. Par ailleurs, le rapport présenté par le chargé du CALPI avance le nombre de 94 projets qui sont en cours de réalisation et de 128 autres non encore lancés. Notons qu'en plus des membres du CALPI, les responsables des directions de wilaya de l'urbanisme, du tourisme, de l'agriculture, de la PME/PMI, des Domaines et de l'Agence foncière de wilaya (AFW) ainsi que le DRAAG et une représentante de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (ANIREF) étaient présents à cette réunion du CALPI tenue, mercredi dernier, à la salle de l'APW de Bouira, et qui a été couverte pour les correspondants et journalistes de la presse locale, ce qui leur a permis, quelque peu, de suivre comment les dossiers de l'investissement privé sont débattus au niveau de cette commission, alors que, par le passé, ils étaient contraints de se contenter des chiffres plats qui leur étaient donnés par les responsables. A la suite de cette réunion, le responsable de la wilaya a adressé de vives critiques aux directeurs de l'urbanisme, des services agricoles et des Domaines concernant certains dossiers restés en suspens au niveau du comité de wilaya. Il s'est étonné par ailleurs d'apprendre l'existence de 237 projets de promotion immobilière pour la construction de 12 logements par promotion, alors que le CALPI était normalement censé étudier uniquement des projets d'investissement générateurs de richesses et d'emplois. Aussi décidera-t-il d'annuler 15 projets de coopératives immobilières qui sont restés en suspens et instruira le directeur de l'agence foncière de wilaya de récupérer les terrains qui ont été affectés pour ces coopératives par les voies judiciaires. D'autre part, le wali a demandé aux membres du CALPI de faire un travail d'assainissement d'ici la fin de l'année en cours de tous les projets d'investissement. «Mieux vaut 10 projets structurants utiles et de grande envergure que 50 projets sans impact sur la région», affirmera-t-il. Il a aussi décidé de convoquer 207 investisseurs dont les dossiers sont en suspens. Ces derniers doivent venir avec les responsables de leurs bureaux d'études respectifs et présenter des paramètres techniques et financiers de vrais investisseurs pour convaincre les membres du CALPI. Pour le premier responsable de l'administration de la wilaya, les investisseurs doivent s'engager en matière de délais de la réalisation de leurs projets. Pour cela, il a décidé qu'à l'avenir, la notification d'avis favorable pour un dossier d'investissement sera signée par le wali sous forme de décision, afin de permettre à l'investisseur d'éviter les embûches et autres entraves administratives auprès des administrations et organismes publics. Cela va permettre aussi de démasquer les investisseurs malhonnêtes qui ne réalisent pas la totalité de leur projet dans les délais ou ceux intéressés juste par l'obtention d'une assiette foncière, des crédits bancaires et un certificat sur un site qu'ils transforment en un chantier éternel. Voulant donner une nouvelle relance à l'investissement dans la wilaya, le wali a annoncé que l'année 2009 sera consacrée à rattraper le retard accusé par la wilaya en matière d'investissements fiables. Notons au passage que la zone industrielle de Sidi Khaled, située à 11 km au sud de Bouira, a été désignée depuis des années pour l'implantation de projets d'investissement. Elle dispose de près de 100 hectares viabilisés et se situe à trois kilomètres de l'autoroute Est-Ouest.