Le football national vient de bénéficier de mesures incitatives pour entamer un passage salutaire vers la «professionnalisation». Bien que ce terme comporte un a priori positif tant il évoque des pays où le football est amplement développé, la réalité sur le terrain demeure plus complexe que ne le laisse entrevoir les images venues d'ailleurs. Bien que l'action des pouvoirs publics semble répondre à la recommandation de l'instance suprême du football mondial, la FIFA, la dynamique demeure expressément opportune pour l'avenir de notre sport roi. Les instances en charge du football se retrouvent le dos au mur et sont condamnées à l'action. La Fédération algérienne se lance déjà dans l'arène en annonçant l'organisation du «premier championnat de football professionnel» en septembre 2010. Face aux présidents de club, Mohamed Raouraoua déclare que la participation d'un minimum de clubs qui souscrivent à la norme est possible. Une ligue professionnelle de football sera installée prochainement. «Saisissons cette unique occasion d'assurer la véritable refondation du football national», clamera-t-il. Refondation, le mot est lâché. Le sport le plus populaire dans le pays ne peut plus se complaire dans le retard dans lequel il est confiné. Cependant, sur le plan pratique, les mesures proposées seront-elles suffisantes pour créer le déclic d'un processus vers le nouveau paysage footballistique escompté ? Les pouvoirs publics accordent un prêt de 100 millions de dinars à chaque club professionnel constitué en société (avec un capital minimum de cent mille dinars) ou SPA (avec un capital minimum de 1 million de dinars) pour une durée de 15 ans avec seulement 1% d'intérêt. Les futurs clubs professionnels bénéficieront, pour l'édification de centres d'entraînement et de formation, de la concession d'un terrain de deux hectares au prix symbolique d'un dinar le mètre carré avec une aide financière allant jusqu'à 80% du coût général. Les frais de déplacement à l'étranger pour prendre part aux diverses compétitions internationales seront remboursés à hauteur de 50%. L'apport financier sera jugé généreux par certains, boiteux par d'autres, il n'en demeure pas moins que la dynamique est éminemment bienvenue. La Ligue nationale de football est appelée à organiser le 2 juin prochain une assemblée générale extraordinaire. Objet : débattre et approuver l'organisation de la gestion des joueurs professionnels sur le terrain. L'organigramme du futur club professionnel «doit comprendre, outre les dirigeants de la société, un directeur général, un directeur technique, un directeur des finances et de la comptabilité, ainsi que les personnels techniques nécessaires». Un minimum à même de permettre aux clubs de bénéficier des mesures et de la licence FIFA. Une feuille de route a été adressée aux clubs pour les guider dans «le passage vers le statut de club professionnel». Le plan prévoit la tenue, à l'issue des championnats en cours, des assemblées générales des clubs. Ces dernières devraient décider du type de société que prendra l'association sportive en question. M. B.