Photo : Riad Entretien réalisé par Badiaa Amarni La Tribune : Quelle est la place de la sous-traitance au sein du secteur de la PME dans le cadre du nouveau code des marchés publics ? Mustapha Benbada : La sous-traitance sera nettement renforcée, dans le cadre du nouveau code des marchés publics, puisque la préférence nationale sera consolidée et sera augmentée de 15 à 25% ou peut-être plus. Il y aura également le principe du fractionnement des grands projets, quand il est possible, qui permettra aux PME d'intervenir. Ceci en plus de l'introduction dans les cahiers des charges de l'obligation pour les grandes entreprises de se faire accompagner d'un réseau de sous-traitance local, tout d'abord, et, à défaut, par des entreprises étrangères qui s'engagent à effectuer un transfert de savoir-faire avec des dispositifs mesurables, donc un mode opératoire. Car, jusqu'à présent, on parle souvent de ce transfert de technologie, mais il faut absolument exiger maintenant des entreprises étrangères de nous donner les modes opératoires mesurables et contrôlables pour qu'on puisse juger, en tant que pouvoir publics, si effectivement et réellement ce transfert de technologie a été opéré ou non. La révision prochaine du code des marchés publics va renforcer l'entreprise algérienne à travers plus d'interventions et davantage de marchés, pour que ses capacités d'intervention puissent augmenter.Quelle est la situation actuelle de la sous-traitance en Algérie ? Je crois que la sous-traitance s'organise de mieux en mieux. Nous soutenons depuis une dizaine d'années les bourses de sous-traitance, auxquelles nous consentons des subventions annuelles afin qu'elles puissent renforcer leur champ d'action au niveau local. Les adhésions à ces bourses montrent qu'il y a un engouement, et qu'il y a un intérêt des entreprises autour de ce mouvement de sous-traitance, mais il va falloir passer la vitesse supérieure en créant réellement des structures actives qui traduisent les politiques publiques en matière de sous-traitance. C'est la raison pour laquelle au ministère de la PME nous proposons la création d'un centre national pour le développement de la sous-traitance que nous avons inscrit dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014. L'étude de faisabilité va être lancée au deuxième semestre de l'année en cours. Quel est le nombre des PME algériennes qui font appel à la sous-traitance en Algérie ?Il existe environ 500 entreprises de sous-traitance qui gravitent autour de la SNVI, de Cevital et du port ferroviaire. Si l'on intègre l'activité des services, nous pouvons atteindre des milliers d'entreprises de sous-traitance. Notre objectif est d'organiser toute cette opération, car il est anormal de chercher ailleurs des services de ce genre alors qu'ils peuvent se trouver juste à côté.