Prévenir contre les risques et les aléas de la nature, notamment les risques sismiques, reste parmi les défis auxquels font face les pouvoirs publics. Et pour cause, ces risques sont importants en Algérie comme c'est le cas dans toute l'Afrique du Nord et dans d'autres régions du monde. Mais, cette lourde responsabilité, la prévention, ne doit pas se faire occasionnellement et se limiter au débat et aux engagements. Le plus important est de passer à l'action. Si on ne peut pas arrêter un tremblement de terre, on peut tout de même réduire les dégâts par des mesures préventives. Au-delà de la réglementation sur les constructions parasismiques qu'il y a lieu d'appliquer rigoureusement à tous les niveaux vu les irrégularités qui continuent à caractériser le secteur du bâtiment, d'autres mesures s'imposent. Il s'agit notamment de l'identification des régions à risques sismiques. Certes, c'est connu, les failles sont présentes dans tout le Nord algérien mais le niveau du risque diffère d'une région à l'autre et les données restent encore insuffisantes. Seules la recherche et la science pourraient apporter des éclaircissements. A ce sujet, le retard enregistré en Algérie est important. Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. La décision de créer une université internationale dédiée à la recherche en sismologie est la bienvenue. Annoncée au lendemain du séisme de M'sila et à la veille du septième anniversaire de la catastrophe de Boumerdès, la création de cette université, proposée par les Nations unies, permettra enfin d'approfondir les études sur les tremblements de terre et surtout de constituer une banque de données sur ce phénomène. Le jumelage avec le Centre de recherche international en sismologie, situé au Japon, sera bénéfique à l'Algérie dans ce large domaine de la recherche sismique. Donc faudrait-il profiter de cette aubaine pour former nos chercheurs et transférer le savoir-faire nippon vers l'Algérie où tout est à reconstruire dans ce secteur. Nos experts ont simplement besoin d'être appuyés par les moyens nécessaires pour être au diapason de ce qui se fait à l'échelle internationale dans ce vaste domaine et mettre par la suite leurs connaissances au service de la prévention. La recherche mène à la découverte. C'est le facteur clé de la prévention. Car, si le niveau du risque sismique est connu dans certaines régions, comme le centre du pays, le Constantinois ou l'Oranie, il reste méconnu dans d'autres. Même dans les régions où les études sont avancées, les habitudes de construction n'ont pas changé. Les contrôles ne se font pas sur le terrain. Si c'est le cas dans les agglomérations, dans les petites localités, à l'image de Mellouza, on enchaîne brique sur brique sans aucune attention aux normes en vigueur. L'autre maillon de la prévention à prendre sérieusement en charge, c'est celui de l'éducation sismique où il reste beaucoup à faire également. S. I.