Photo : S. Zoheïr Par Amel Bouakba La célébration de la Journée mondiale des hépatites virales, le 19 mai dernier, a été l'occasion pour le président de SOS Hépatites Algérie, Abdelhamid Bouallag de parler de la situation des personnes atteintes de cette maladie en Algérie. «Un millier de malades attendent des médicaments, ce qui met leur vie en danger», a-t-il lancé, lors d'une journée d'information organisée mercredi dernier, à l'hôtel Eassafir. Abdelhamid Bouallag a regretté que «malgré un budget important de 3,5 milliards DA dégagé par l'Etat pour le traitement des hépatites, la prise en charge de cette pathologie demeure faible en Algérie et ne répond pas aux exigences des nombreuses personnes qui en souffrent». Le conférencier, qui a interpellé les pouvoirs publics à l'occasion de la Journée mondiale des hépatites pour une meilleure prise en charge des malades, a déploré «les pénuries de médicaments compromettant les chances de guérison des malades». Les hépatites notamment B et C, doivent être soignées par des traitements sans interruption, ce qui n'est pas le cas actuellement, puisque, a-t-il relevé, «les ruptures de stocks répétées complique la situation des malades.» M.Bouallag met en cause les pratiques de mauvaise gestion et de négligence : «la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) ne dispose même pas d'un programme de prévision dans la mesure où les hôpitaux n'établissent pas ces programmes à temps, ce qui explique ces ruptures de stocks», dit-il. Des malades issus de différentes régions du pays font part de leur détresse en l'absence de prise en charge. Les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sont alarmants et indiquent qu'une personne sur 12 est affectée par l'hépatite B ou C (soit 500 millions de personnes), plus de 10 fois le nombre de personnes infectées par HIV/AIDS. Cette maladie redoutable tue un million de personnes chaque année à travers le monde, faute d'accès au traitement et au diagnostic. Plus de 50% des personnes affectés par l'hépatite vivent dans des pays où il n'y a pas de dépistage. De son côté, le professeur Benhabyles du CHU Mustapha a mis l'accent sur «une hygiène hospitalière fondamentale pour diminuer les risques de contamination, d'autant que le virus de l'hépatite est plus dangereux que celui du sida», dit-elle. Il faut savoir que l'hépatite se transmet par le sang et une banale injection ou des soins dentaires peuvent facilement transmettre le virus. D'où la nécessité de se laver les mains à l'eau et au savon dès que l'on touche au sang d'une personne blessée qui pourrait être affectée de l'hépatite. Les cabinets dentaires sont d'ailleurs souvent incriminés dans la transmission du virus, notamment en l'absence de matériel de stérilisation, tels que les autoclaves. Les intervenants ont ainsi insisté sur «la généralisation de ces équipements de stérilisation chez les chirurgiens-dentistes qui doivent impérativement se munir de gants et de masques». Intervenant à son tour, le représentant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière M. Terfani, a rappelé l'Algérie à initier un plan d'action de lutte contre les hépatites depuis 2005. Toutefois, il restebeaucoup à faire.