Photo : APS Par Sihem Ammour Malheureusement, en moins de 24 heures, l'Algérie vient de perdre le grand maestro Cherif Kortbi et l'homme de théâtre Tewfik Mimiche. Deux grands artistes qui ont contribué tout au long de leur vie à la promotion de l'art et de la culture et dont l'impact de leur parcours marquera à jamais plusieurs générations.Cherif Kortbi est décédé vendredi dernier à Marseille des suites d'une longue maladie. Auteur de l'hymne Min Adjlika ichna ya watani, le défunt est né en 1937 à Médéa. Il a rejoint la radio nationale avant l'indépendance en tant que musicien puis en tant que compositeur, avant de diriger l'orchestre de la radio. Artiste aux multiples talents, il a été le compositeur et le parolier de chansons pour de nombreux artiste connus, à l'instar de Mohamed Lamari, Seloua, Nadia Benyoucef et Warda El Djazaïria. Le défunt a représenté l'Algérie avec son orchestre dans plusieurs pays et a été, durant les dernières années de sa vie, président du jury de l'émission «Noubet el Djil» de la radio El Bahdja qui a permis de découvrir plusieurs jeunes talents. Le regretté Cherif Kortbi a été honoré par plusieurs hommages de son vivant où les participants ont témoigné de sa grande générosité et de sa modestie hors normes. Quant au comédien Tewfik Mimiche qui avait dédié toute sa vie au 4ème art, il a fait ses adieux à la vie, jeudi dernier, sur les planches du Théâtre régional Azzedine Medjoubi de Annaba (TRA), lors de la représentation de la pièce Hayet Mouajala (vie ajournée). Pris d'un malaise, il succombe, à l'âge de 51 ans à un arrêt cardiaque quelques minutes après la tentative de la réanimer par des médecins venus suivre la pièce et les agents de la Protection civile.Suite à cette funeste nouvelle, le Théâtre national algérien a déclaré la journée du 22 mai journée de deuil et de tristesse et un registre de condoléances a été mis à la disposition de tous ceux qui l'ont connu de près ou de loin.Mohamed Laïd Kabouche, directeur du Théâtre régional de Guelma et ami du regretté Mimiche nous a déclaré par téléphone : «C'est une grande perte pour le théâtre algérien. Il était encore jeune et toujours en quête du meilleur personnage de sa carrière. Au-delà de la tristesse, la meilleure scène de sa vie, c'est de mourir sur scène devant son public.» Il a ajouté que «lors du recueillement sur sa dépouille au TRA, nous avons tous chaudement applaudi pour un dernier au revoir». Adieu, les artistes, que vos âmes reposent en paix auprès du Tout-Puissant.