Des enfants qui jouent gaiement au foot dans les avenues d'Alger sans avoir à s'inquiéter des vrombissements insupportables des véhicules, des familles qui visitent une exposition dans la rue en toute sérénité pendant que des orchestres sèment une ambiance de folie à la Grande Poste sans que des embouteillages monstres viennent gâcher la fête, Alger sans véhicules est, décidément, une expérience qui a enchanté tous ses habitants. D'ailleurs, de 9h à 19h, des milliers de famille ont pris, hier, d'assaut le parcours de 3,5 km, décoré par différentes aires de jeu, espaces d'exposition et de détente. De la rue Didouche Mourad, le point de départ des manifestations de cette journée, à la place des Martyrs en passant par la place Maurice Audin, les boulevards Amirouche, Zighoud Youcef et Che Guevara, les Algérois respiraient réellement la tranquillité et la joie de vivre. «Pour une fois, je me sens dans une capitale. D'habitude, à cause de la circulation dense des véhicules et de leur pollution, on peut à peine respirer. Alger ne donne aucune place à ses habitants. Tout est fait pour que le bruit, la pression et le stress règnent quotidiennement. Grâce à cette initiative, on rompt avec ce style de vie très néfaste», confie, le visage souriant, un père de famille qui promène ses deux filles à la place Audin. Celles-ci sursautent de joie et jouent avec leur père dans une allégresse indescriptible. «On habite dans les environs. Et il est rare que je les laisse sortir pour s'amuser comme ça. A cause des véhicules qui envahissent les rues, le danger est trop grand pour des enfants. Mais aujourd'hui, on respire mieux», explique leur mère en espérant que cette initiative se reproduira le plus souvent possible. Dans ce sens, une seule interrogation a hier toutes les lèvres des Algérois : pourquoi une seule journée sans véhicule par an ? Qu'est-ce qui empêcherait de reconduire cette journée plusieurs fois par an à Alger ? Les citoyens ont, en tout cas, exprimé la nécessité d'aérer encore davantage leur ville chérie qui se meurt sous le coup des embouteillages et du trafic routier très dense avec son lot quotidien de pollution. Rappelons enfin que c'est la radio El Bahdja qui est à l'origine de cette initiative, laquelle se veut un événement écologique. Elle l'organise en partenariat avec la wilaya d'Alger, le ministère de l'Environnement, la DGSN, la Protection civile, SOS village d'enfants de Draria. A. S.