De notre correspondant à Constantine A. Lemili Dans sa propension aux déclarations spontanées, A. Boudiaf, le wali de Constantine, s'est, au micro de la radio locale, épanché au cours d'une de ses visites d'inspection à travers la wilaya sur la «réalisation d'une troisième ville nouvelle à hauteur de la daïra d'Aïn Abid». Ce projet succéderait donc aux deux apparentées villes déjà réalisées au cours de la dernière décennie, en l'occurrence Ali Mendjeli (dépendant en partie de l'APC du Khroub et pour l'autre de Constantine) et Massinissa (APC Khroub).Plusieurs voix parmi celles qui ont de tout temps décrié la conception finale des deux nouvelles villes se sont encore élevées, notamment celle de la société civile pour rappeler que les agglomérations précédemment citées ne sont malheureusement pas un «modèle du genre», pour ne pas dire «un ratage monumental», selon les propos tenus par un président d'association de la ville d'Ali Mendjeli.Et toujours sur les ondes de la radio locale, M. Azzam, directeur général de l'OPGI, est venu souligner que «le projet de nouvelle ville à Aïn Abid est remis sine die. Les enseignements tirés de l'expérience des nouvelles villes Ali Mendjeli et Massinissa ayant conduit les pouvoirs publics à surseoir pour l'instant au projet afin d'éviter la répétition de mauvaises appréciations commises».C'est, à juste titre d'ailleurs, la critique de ces mauvaises appréciations et plus particulièrement l'absence d'une projection à long terme d'une agglomération appelée à accueillir et contenir des centaines de milliers d'habitants que les représentants du mouvement associatif auxquels s'allient, quoique dans la discrétion la plus feutrée, quelques personnalités importantes de la ville parmi le microcosme politique, culturel, qui revient sans cesse et a, sans doute, poussé les représentants des pouvoirs publics à revoir leur copie et, par voie de conséquence, surseoir au projet d'une troisième nouvelle ville à Aïn Abid alors que celles déjà existantes souffrent de mal-être. En effet, même si les officiels ne l'admettent pas… officiellement, il est indéniable aujourd'hui que la nouvelle ville Ali Mendjeli connaît une forme de saturation et une sur-densité humaine inappropriée et donc des retombées négatives vraisemblablement précoces pour une agglomération qui a juste une douzaine d'années d'existence. Une situation qui, à telle enseigne, conduirait pour l'avenir les gestionnaires à revoir le plan de circulation de la ville et le réaménagement de certaines artères et des activités qu'elles hébergent.D'ailleurs, dans les propos qu'il a tenus, le directeur général de l'OPGI a confirmé qu'il serait dans l'immédiat «plus loisible d'exploiter les nombreux espaces disponibles sur le plateau [Ali Mendjeli]» et de permettre, en s'accordant tout le temps et le recul suffisants, d'asseoir un meilleur schéma de cohérence pour celui d'Aïn Abid. D'autant plus qu'il serait question que, dans un avenir non encore déterminé chronologiquement par le cadre de l'exécutif, «Aïn Abid devrait constituer l'entrée de Constantine et supplanterait Khroub. Cette éventualité est mise à profit compte tenu de l'aménagement des infrastructures routières prévu en ce sens et matérialisée par la réalisation d'une stratégique entrée à double voie à partir d'Aïn Abid. Les grandes métropoles [Oran-Alger-Annaba] ont des entrées à l'image de leur importance sur l'échiquier national. Il n'y a aucune raison que Constantine ne soit pas du lot».Enfin, Aïn Abid où sont (re)logés des familles de divers horizons devrait réceptionner prochainement 450 logements réalisés dans le cadre d'un programme complémentaire et 1 000 autres réalisés par une société étrangère le seraient dans quatorze mois, selon les délais contractuels «et peut-être plus tôt», a surenchéri le DG de l'OPGI, citant l'engagement pris par les responsables de l'entreprise de réalisation évoquée.