Après un match inaugural d'assez bonne facture contre le Mexique (1-1), l'Afrique du Sud a joué son deuxième match mercredi dernier contre l'Uruguay au stade Loftus Versfeld de Pretoria. Le moins que l'on puisse dire est que la note du match s'est avérée salée pour les Bafana Bafana qui se sont inclinés 0-3 face à des Uruguayens tranchants. Cette défaite complique davantage la tâche des Sud-Africains qui auront un match couperet contre la France qu'ils doivent remporter coûte que coûte s'ils veulent espérer se qualifier pour la suite. Depuis le mardi 15 juin 2010, tous les représentants africains ont joué leur premier match de la 19e édition de la Coupe du monde et ont connu des fortunes diverses. Ainsi, leur examen de passage a donné les résultats suivants : Afrique du Sud -Mexique : 1-1 ; Argentine - Nigeria : 1-0 ; Algérie - Slovénie : 0-1 ; Serbie - Ghana : 0-1 ; Japon - Cameroun : 1-0 ; Côte d'Ivoire - Portugal : 0-0. Seuls les Black Stars auront donc réussi le tour de force d'empocher le gain de leur confrontation avec les Serbes. Avec une victoire, deux nuls, trois défaites, le moins que l'on puisse dire est que le bilan est négatif, pour le moment, pour les formations africaines. Pris individuellement, les représentants de l'Afrique ont eu des prestations disparates. Si le Ghana, l'Afrique du Sud et la Côte d'Ivoire ont montré un beau visage, on ne peut en dire autant des autres nations qui sont, elles, passées au travers. Passe encore que le Nigeria s'incline devant l'Argentine de Lionel Messi qui fait partie des super favoris de ce Mondial. Et n'était le grand jeu sorti par le portier nigérian, Vincent Eneyama, l'addition aurait été beaucoup plus lourde. Mais on ne peut que regretter l'absence de pression, pour ne pas dire la nonchalance, des Super Eagles qui ont joué au même rythme durant 90 mn alors qu'ils étaient menés au score. Ils ont peut-être joué la prudence, mais c'était visiblement le mauvais choix. Mais que les Lions, prétendument indomptables, se fassent apprivoiser par les Samouraïs du Japon, c'est quand même déplorable et il y a franchement de quoi s'inquiéter. En plus d'un Samuel Eto'O fils complètement transparent, on a eu droit à une équipe camerounaise peut-être trop rajeunie (à 70%) car, paradoxalement, il a fallu l'entrée des «vieux» (Gérémi Gitap, Souleymanou Idrissou, Achille Emana) pour que les Lions se montrent plus mordants. Que dire de l'Algérie qui perd suite à une «Green» de son gardien de but, Faouzi Chaouchi, sinon qu'elle a laissé passer (de par son goal) sa chance devant la sélection considérée comme la plus «abordable» pour elle dans le groupe C, composé également de l'Angleterre et des Etats-Unis. En réalité, après leur premier pas, on a l'impression que nos équipes ne sont pas encore solidement préparées pour les joutes de la Coupe du monde au point de faire dire à un chroniqueur sportif qu'il s'agit de la deuxième division du Mondial. Il y a encore trop de déchets, un manque de confiance et pas suffisamment de rigueur avec, en plus, des passes imprécises, des relances approximatives et un jeu offensif qui laisse à désirer. Autant de maux qui minent le jeu de nos représentants et qui font que, quelquefois, notre football est à l'image de nos Etats, c'est-à-dire qu'il reflète la gestion de nos pays et même la mentalité de nos populations. Bien que nos joueurs soient pétris de talent, il leur manque ce que les Anglais appellent le «fighting spirit», qui signifie faire preuve de combativité ou encore lutter contre l'adversité, quoi qu'il arrive, et surtout ne pas baisser les bras. Et ce manque de rigueur chez les footballeurs africains n'est malheureusement que le reflet de la politique et de la société en Afrique. Cette mentalité de gagneur qui fait défaut aux ambassadeurs de l'Afrique est pourtant ce qui caractérise les Asiatiques. En effet, le Japon (1-0 contre le Cameroun), la Corée du Sud (2-0 contre la Grèce) et la Corée du Nord (1-2 contre le Brésil) montrent qu'ils ont des tripes à chaque match, qu'ils abordent pratiquement comme s'ils allaient en guerre. Il y a certainement beaucoup de choses à revoir si on veut placer au moins une équipe en huitièmes de finale. Sans compter que la tâche reste ardue pour les Africains. Plus que jamais, il va falloir sortir le grand jeu, car l'on joue dans la cour des grands. H. S. *In l'Observateur Paalga