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Le référendum constitutionnel au Kirghizstan suscite espoir et crainte de violences Les kirghiz votent aujourd'hui pour l'amendement de la constitution
Voter ou rester chez soi ? C'est le dilemme posé aux électeurs kirghiz. Près de 2,5 millions d'électeurs, sur une population de 5,3 millions d'habitants, doivent se prononcer aujourd'hui sur la nouvelle Constitution, dont le principal amendement affaiblit considérablement le président accordant plus de pouvoirs au Parlement, afin d'éviter la concentration du pouvoir dans les mains d'une seule personne. Les électeurs devront répondre à la question suivante : «Approuvez-vous une nouvelle Constitution ?» Ce texte transfère des pouvoirs du Président au Premier ministre. Roza Otounbaïeva resterait présidente par intérim jusqu'à la fin 2011 mais n'aurait pas, par la suite, le droit de briguer la Présidence. Des élections législatives se tiendraient tous les cinq ans et le chef de l'Etat serait limité à un seul mandat de six ans. Les avis sur le référendum constitutionnel au Kirghizstan sont très partagés. Les risques de nouveaux affrontements interethniques sont réels. Moins de trois semaines après les événements de la mi-mai qui ont fait, selon les bilans officiels 200 morts, la tension reste encore très vive. Les autorités ont annoncé hier, à la veille du référendum la levée du couvre-feu instauré dès le début des violences. Le président déchu, Kourmanbek Bakiev, a été renversé début avril au cours d'un soulèvement populaire sanglant qui a fait pas moins de 87 morts. Un soulèvement imputé à la dérive autoritaire et au népotisme ayant caractérisé son mandat. L'opposition s'est alors emparée du pouvoir et a formé un gouvernement provisoire. Si l'amendement de la constitution n'apportera aucun changement de l'avis de nombreux kirghiz, qui redoutent à cette occasion de nouvelles violences interethniques, la Présidente par intérim semble avoir d'autres convictions. «Ramener l'ordre dans le pays n'est point possible sans l'adoption de la Constitution et la formation de structures d'Etat», a souligné encore jeudi la présidente par intérim, Rosa Otounbaïeva. Si le oui l'emporte aujourd'hui, Mme Otounbaïeva sera légitimée dans cette fonction jusqu'à la présidentielle prévue en octobre 2011. Cette réforme est jugée essentielle par la présidente par intérim, Roza Otounbaïeva, pour rétablir la stabilité après une vague de violences intercommunautaires.Ce référendum est suivi de près à l'étranger, notamment par les Etats-Unis qui disposent, à l'aéroport de Bichkek, dans la banlieue de la capitale kirghize, d'une base militaire essentielle pour les opérations en Afghanistan. La nécessité d'organiser ce référendum constitue pour les nouvelles autorités un réel défi. Vouloir organiser cette consultation dans un contexte de tensions pourrait avoir, également, l'effet inverse et miner davantage l'autorité du jeune régime, avertissent des experts. Les militaires, qui assureront la sécurité durant le scrutin, ont voté vendredi, soit deux jours avant le reste de la population, pour décider par voie référendaire si leur pays deviendra la première démocratie parlementaire d'Asie centrale. G. H.