Photo : M. Hacéne Par Karima Mokrani La Turquie n'est pas près d'oublier l'agression israélienne contre la Flottille de la liberté, survenue le 31 mai dernier en haute mer, en violation flagrante du droit international. L'ambassadeur de Turquie en Algérie, Ahmet Necati Bigali, invité hier au forum du quotidien arabophone echaab, a réitéré son appel pour que l'Etat hébreu accepte son erreur, présente officiellement ses excuses à la communauté internationale et indemnise les victimes. «L'attaque s'est produite dans une zone maritime internationale. Aucun Etat n'a le droit d'arrêter en haute mer le navire d'un autre Etat […] C'est un acte terroriste. Une violation flagrante du droit international et de la souveraineté turque», a-t-il affirmé, rappelant qu'il s'agissait d'un convoi humanitaire composé de six navires, conduit par une organisation non gouvernementale IAH, entièrement indépendante du gouvernement turc. Les navires, poursuit-il, contenaient des vivres, des médicaments, des vêtements, des jouets, etc. «C'étaient des civils en mission humanitaire. Il n'y avait aucune arme», insiste-t-il, soulignant que, malgré cela, il y a eu mort d'hommes : huit Turcs et un ressortissant américain d'origine turque. «Les soldats israéliens avaient tué délibérément les humanitaires. Ils avaient bien l'intention de les tuer», lance-t-il. Ce n'est donc nullement un accident mais un acte terroriste préparé à l'avance, soutient-il. C'est pourquoi il ne faut pas se taire sur ce crime. L'ambassadeur de Turquie en Algérie dénonce, encore une fois, le blocus «illégitime» et «inhumain», imposé aux Palestiniens de Ghaza. «Ce blocus a été décidé de manière unilatérale, sans l'aval du Conseil de sécurité», fait-il remarquer. Le gouvernement turc compte engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de l'agression barbare. Cela après avoir gelé toutes les activités dans tous les domaines. «Nos relations avec Israël ne seront jamais les mêmes qu'avant l'attaque de la flottille», déclare l'ambassadeur. Toute la Turquie plaide toutefois pour une véritable paix au Proche-Orient. Cela entre dans le cadre de sa nouvelle politique «0 problème». Elle a de grandes ambitions économiques : être une grande force économique dans toute la région. Etre un leader, non seulement dans ce domaine de l'économie mais dans tous les autres créneaux. Une récente étude d'un organisme international présage, d'ailleurs, un avenir radieux pour ce pays : 9ème puissance économique au niveau mondial et 2ème en Asie. Pas dans l'immédiat mais dans quelques années. Pourquoi pas puisque le pays dispose de tous les atouts ? D'autres chiffres indiquent que ce même pays enregistre un total de 20 millions de touristes chaque année et que, en moins de cinq années, son PIB est passé de 250 milliards de dollars à près de 1 000 milliards de dollars. De grands atouts et de grands projets mais, pour arriver au but final, il faut l'adhésion de tous les pays voisins, de tous les pays arabes, de toute la région du Proche-Orient. Sans la paix dans cette région du Proche-Orient, les projets de l'Etat turc tomberont à l'eau. C'est ce qui explique, en partie, son attachement à cette paix si chère à tous les peuples du monde arabe et musulman. «Nous demandons à Israël de se conformer au droit international, aux décisions du Conseil de sécurité», insiste l'ambassadeur de Turquie en Algérie, Ahmet Necati Bigali.