Photo : Riad Par Ziad Abdelhadi L'affichage de la provenance des fruits et légumes fait grandement défaut sur les marchés de gros. C'est à croire que la publication de l'origine des végétaux n'est d'aucune utilité ou paraît sans importance pour les mandataires et les collecteurs livreurs qui font office de relais entre le producteur et le détaillant. Pourtant, l'étiquetage «a son importance dans la mesure où, si une production végétale s'avère impropre à la consommation, il devient facile de mettre fin à sa commercialisation à partir de sa zone de production et dans les délais dès lors que cette dernière (la zone de production) a été localisée», soutient-on du côté du Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage (CACQE). On notera également que ce besoin d'affichage s'impose à partir du moment où l'on sait que maintes fois des agriculteurs indélicats ont été surpris en train d'irriguer leurs parcelles de terre avec des eaux usées rendant ainsi les légumes et fruits impropres à la consommation. Et quand les auteurs de ces pratiques arrivent à échapper aux contrôles, le retrait de leurs productions du circuit de la commercialisation devient une tâche ardue, pour ne pas dire impossible, à cause de l'inextricable cheminement emprunté. D'autres facteurs peuvent influer négativement sur la qualité des légumes et fruits, voire rendre leur consommation dangereuse pour la santé. C'est le cas quand l'usage de pesticides ou de désherbants dépasse largement les doses tolérées. On notera par ailleurs qu'au-delà du défaut d'affichage de l'origine des produits agricoles proposés sur les marchés de gros, une courte virée sur ces lieux permet de constater que la qualité n'est pas souvent présente. En effet, les collecteurs livreurs, devenus par la force des choses des acteurs incontournables sur ces lieux de négoce, ne s'embarrassent pas de critères de sélection pour établir les différents choix. Ils n'hésitent pas à proposer des végétaux qui devraient être exclus de la vente pour cause d'altération, voire de pourrissement. On peut également relever le grand écart dans le calibrage et le fardage, alors que la partie apparente du contenu de la caisse ou du sac en toile devrait être représentative de l'ensemble. Or, c'est souvent le contraire. La tromperie sur la qualité de la marchandise est avérée. Et cette pratique se généralise et touche également le marché de détail. D'autres mandataires préfèrent jouer, eux, sur le critère «Appellation d'origine contrôlée». Ils précisent que c'est du melon de telle région ou du piment de telle autre, sachant que ces régions sont connues pour la qualité de leurs produits. Mais souvent, il n'en est rien et le produit peut venir d'une tout autre région, même d'un autre pays. La fausseté ou la véracité de ces indications sont évidemment incontrôlables, et pour cause ! Traçabilité et affichage sont inexistants, tout comme les contrôles sur le terrain. Aussi, l'usurpation des pseudos labels que nous avons est on ne peut plus aisée. Les emballages ne portent aucune indication et quand ils en ont, qu'elle soit vraie ou fantaisiste, elle n'est de toute façon pas prise en considération par le consommateur qui, habitué à être floué, ne fait plus confiance à rien ni à personne, si ce n'est à son flair et ses compétences de distinguer le bon de l'ivraie. Ainsi, le législateur a du pain sur la planche pour changer cette tendance. Il devient impératif d'imposer la traçabilité et l'étiquetage. Les mentions obligatoires devant être portées sur les étiquettes, doivent donner la nature du produit, le nom de la variété, l'origine du produit et le cas échéant l'identification du lot.