Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a affirmé, hier à Alger, à propos des enseignants de la langue amazighe de Bouira en grève depuis plus d'une semaine à la maison de la presse Tahar Djaout, qu'« ils ne peuvent être maintenus dans leur poste tant qu'ils ne sont même pas titulaires du baccalauréat ». Le ministre, qui recevait un des syndicats de l'éducation, a souligné, selon l'APS qui rapporte l'information, que la loi « ne peut être transgressée », tout en rappelant les procédures de recrutement des enseignants du secondaire qui prévoient que le candidat doit être titulaire d'une licence. Ainsi donc, le ministre reconnaît que son département a transgressé la loi pendant des années, en utilisant des citoyens crédules dans des postes d'enseignants, alors qu'ils ne le sont pas, mais aujourd'hui qu'il n'a plus besoin d'eux, il les laisse mourir de faim à l'entrée de la maison de la presse Tahar Djaout d'Alger. M. Benbouzid reconnaît néanmoins que ces enseignants ont rendu d'énormes « services au secteur de l'éducation » durant les années de terrorisme dont a souffert la région, avant de préciser qu'ils ne peuvent être « maintenus dans leur poste, la loi étant claire à ce sujet ». L'inamovible ministre de l'Education nationale, qui « veille personnellement » à la promotion de la langue amazighe, a exprimé son entière disponibilité à prendre en charge ces « enseignants » au niveau des instituts de formation relevant de son secteur, même s'ils ne sont pas titulaires du baccalauréat. Au lieu de parler aux concernés directement, en les recevant au ministère et leur proposer une mise à niveau afin qu'ils puissent intégrer le corps éducatif, M. Benbouzid préfère la fuite en avant.