La bataille de chiffonniers qui oppose les responsables de la FAF à ceux du TAS est révélatrice du marasme dans lequel baigne le football algérien. Etendards de l'éthique, les deux institutions en sont à «tu et à toi» pour la simple prise d'une décision, laquelle, pourtant, ne souffre aucune équivoque et n'a, en réalité, même pas besoin de fondement réglementaire. Le cas Khellidi qui a manqué de mouiller bien du monde dans la planète nationale du sport a même trouvé des relais chez nos confrères qui se sont immédiatement découvert une vocation d'exégèses en sémantique, en terminologie, voire en droit, en considérant qu'il y aurait une nette différence entre «dissimulation» et «usurpation d'identité». Bien évidemment, tout un chacun aurait souhaité comprendre où se situerait la différence et si cela aurait changé quelque chose que Khelidi soit Khelidi (dans la mesure où Khelidi dont le vrai prénom n'est même pas connu ni identifié que par l'affaire…Khelidi… C'est dire le sérieux qui entoure cette entourloupe) et non… son frère. Bref, tout aura tourné autour de l'éthique dans cette affaire qui, en réalité, n'est que le tamis qui, comme la grenouille de la fable voulant se faire plus grosse que le bœuf, aurait pu servir selon ses utilisateurs à cacher le soleil. Retour sur Terre et posons la question de la saison qui s'est ouverte jeudi passé. Sera-t-elle placée sous le signe du respect des règles du jeu ? De la présence -parler d'omniprésence serait trop demander- ne serait-ce qu'une fois, des instances chargées de leur application ? Les staffs dirigeants des clubs tiendront-ils leurs troupes en main ? Les supporters n'exigeront-ils pas trop d'un club dont la prétention ne saurait dépasser le stade du simple faire-valoir et pour cause des moyens limités ? Le corps arbitral sera-t-il au-dessus de tout soupçon ? Certains joueurs dont la réputation est aujourd'hui nettement établie auront-ils la pudeur de moins lever le pied ? Ce sont autant de questions qui ont leurs réponses à notre sens. Il n'en sera rien, 2008-2009 sera le parfait remake de 2007-2008 avec sans nul doute une nouveauté qui ferait la différence et creuserait l'écart avec l'affaire Khelidi comme celle qui fournit une compétition bancale avec une solution consistant à préserver la chèvre et le chou au lendemain d'une autre affaire, en l'occurrence le rétablissement dans ses… droits de l'association de Boussaada (ABS) et le repêchage de l'USMBA pour équilibrer les plateaux de la balance. Avant le marché d'hiver -plus souk que mercato-, la compétition va se dérouler presque normalement avec quelques départs d'entraîneurs, de dénonciations d'arbitres, de coups de gueule de présidents remettant le tablier pour le reprendre quelques jours, voire quelques heures plus tard sur la demande insistante de la rue mais également des premiers responsables des pouvoirs publics locaux (sic), de dépassements de supporteurs. Les grandes tractations ne seront perceptibles qu'à quelques encablures de la dernière ligne droite. Elles seront, depuis les pavés dans la mare lancés par le MOC, l'OMR et le MO Béjaïa la saison écoulée, tombées dans le domaine de la banalité dans la mesure où personne ne réagit à des accusations franches, médiatisées et tombées dans un cadre consensuel assassin dans la caducité. Les points qui permettront de faire l'appoint se vendront au plus offrant dans une sorte de Bourse quasi officielle. La saison prendra toutefois fin avec son lot de déceptions pour des clubs… souvent patrimoines de la compétition (cas du MCO) et qui seront à l'origine de mouvements de foules (celui de l'Oranie faisant dès lors jurisprudence), d'assemblées générales ordinaires plus proches du bonneteau que du débat démocratique de essentiel à l'hygiène interne de l'association, des AG qui permettront la réémergence de chevaux de retour en qualité de mentors, de grandes résolutions des dirigeants des instances sportives nationales toutes strates hiérarchiques confondues, d'un repos (éphémère mais certainement mérité) du guerrier et une hantise viscérale de la reprise de la… compétition. Mais rompus à l'adversité, tout ce beau monde repartira allègrement pour un autre tour de piste comme si de rien n'avait été, n'était et ne sera. Et vogue la galère. A. L.