Ça n'est peut-être pas encore l'affaire Khelidi, celle-là même qui n'arrête pas d'ébranler le paysage sportif et maintient en catharsis dans la plus grande gêne les institutions nationales en charge de la gestion du sport en général et du football en particulier, mais le cas «Boulemdaïs» présente toutes les caractéristiques de l'affaire de trop qui viendrait pourrir la situation… encore. L'affaire n'a pourtant pas encore pris l'ampleur de celle qui a rendu, depuis son entame, l'air de la compétition délétère mais risque malheureusement de prendre la même tournure et de plonger tous les acteurs concernés et à tous les niveaux dans une spirale où l'odeur de soufre prendra le pas sur toute logique… comme d'habitude. Le remue-ménage, autant dire le «remue-méninge», engagé par la direction du Mouloudia de Constantine et les réactions façon «réponse du berger à la bergère» du président du CSC indiquent pour le moins que le lièvre soulevé ne peut plus être passé à la trappe, quelles que soient les bonnes volontés qui appelleraient l'un et l'autre à la retenue ou à la raison. En tout état de cause, comme dans l'affaire Khelidi, la faute, voire le délit, est là et bien là d'autant plus que le délire qui s'en est suivi à travers la presse spécialisée ne peut qu'inciter les représentants des pouvoirs publics à sa prise en considération. L'une des parties ayant exhibé et même publié une licence de joueur sur laquelle est collée la photo d'un ancien arbitre et celle incriminée de crier à la manipulation et à l'usage du faux. Peut-il justement en être appelé à la retenue ou à la raison sachant que c'est tout l'édifice de la Ligue nationale de football qui est l'objet d'une fissuration sans égale. Au-delà de la forfaiture commise au sein même du doyen de l'Est et qui a conduit à la fuite de l'information et, plus grave que la fuite elle-même, la «sortie» d'un document à la limite confidentiel, en l'occurrence la licence du joueur, laquelle a abouti chez un confrère qui l'a publié, non seulement légitimement mais comme l'exige le devoir d'informer, la Ligue nationale reste dans l'obligation impérative de s'impliquer parce qu'il s'agit surtout de sa crédibilité, de sa réputation. Or, la bataille de chiffonniers qui oppose les deux clubs de Constantine n'a conduit à aucune réaction de l'organe national du football primairement concerné d'autant plus que c'est son seing qui figure à cheval sur la licence exhibée jeudi dernier. La Ligue nationale sera par ailleurs obligée tôt ou tard de s'engager dans la «bataille» dans la mesure où les dirigeants mocistes, et pour cause le précédent du RCK, crient à qui veut l'entendre que le «TAS est fait pour rétablir chacun dans ses droits». Recours aux TAS (algérien et étranger), une hyper-médiatisation du contentieux, la Fédération, la Ligue et par extension le MJS ont-ils réellement besoin de l'ouverture d'un autre front… au demeurant hostile et qui ne confirmerait que ce que tout le monde pense. C'est-à-dire que le football algérien est pourri. Jusqu'où iront les clubs et notamment leurs dirigeants dans la prise en otage de la compétition et jusqu'à quand la Fédération algérienne de football pratiquera-t-elle la politique de l'autruche ? A. L.