La Coupe du monde 2010 s'est terminée en apothéose en consacrant l'Espagne championne du monde. Sitôt le chapiteau débarrassé, l'heure est évidemment au bilan. Sur le plan extra-sportif, le moins qu'on puisse dire est que l'Afrique du Sud a réussi son pari. Après bien des incertitudes qui entouraient l'organisation de cette 19e Coupe du monde, la nation arc-en-ciel a montré qu'elle était capable d'organiser un Mondial. Il y a eu des craintes sur l'organisation, la sécurité et l'affluence dans les stades. Mais ils ont relevé le défi de façon extraordinaire en réussissant un Mondial de premier ordre. Les sceptiques affirmaient pourtant haut et fort qu'il y aurait des ratés dans la sécurité et qu'on verrait plusieurs sièges vides dans les stades. Mais ces ratés n'ont pas eu l'ampleur annoncée et les guichets ont enregistré la plus grande affluence depuis les États-Unis, en 1994. Cette Coupe du monde a été l'occasion pour tous les Sud-Africains de montrer au reste de la planète qu'ils sont capables d'organiser des événements majeurs sans le moindre souci, même si la démocratie est à son balbutiement. Ils ont offert une très belle Coupe du monde au monde entier, s'est réjoui le président de la FIFA Sepp Blatter, doublement fier en raison de la réussite du continent noir pour un premier essai. «C'est une réussite totale à mon avis. L'Afrique a mérité nos compliments : elle a prouvé qu'elle pouvait organiser un tel évènement, il s'agissait d'y croire et d'avoir confiance, nous y avons cru et ils l'ont bien fait.» Le boss de la FIFA a également adressé «un énorme compliment à l'Afrique du Sud, au peuple sud-africain, au gouvernement pour les garanties qu'ils ont apportées et au Comité local d'organisation (LOC) de MM. Irvine Khoza et Danny Jordaan, aux responsables de la sécurité et à la formidable hospitalité offerte par les gens d'Afrique du Sud». L'Afrique du Sud a ainsi réussi une remarquable opération, montrant que c'est un pays moderne, à travers ses infrastructures sportives dernier cri. Des stades modernes et magnifiques. Les stades sont de vrais joyaux, aucun pays en Europe ne peut se targuer d'avoir autant de stades de ce standard, pleins durant toute la compétition. Les statistiques font état d'un chiffre de trois millions de spectateurs, une ambiance festive et colorée avec le fameux vuvuzela, une fierté et une joie communicative, un accueil très chaleureux et apprécié par tous les présents. Sur le plan économique, entre 700 000 et un million d'emplois ont été créés dans le cadre de la réalisation des différents projets liés à la compétition. Concernant les retombées économiques du tournoi sur le pays, même si les investissements pour la compétition déboursée sont de l'ordre de 3 milliards d'euros, ceux-ci devraient générer un effet positif de quatre points sur le PIB national. Des chiffres plutôt bons et porteurs d'espoir. Reste que selon bon nombre d'organisations non gouvernementales, toutes ces retombées économiques ne devraient profiter qu'à une infime minorité, dans ce pays où près de 50% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Concernant le volet du tourisme, un million de touristes ont été recensés au mois de juin, soit 25% de plus qu'en 2009, selon Jacob Zuma, le président de l'Afrique du Sud, très fier et très heureux d'avoir cloué le bec aux oiseaux de mauvais augure. Y. B.