Après trois tentatives infructueuses, les Lions du Djurdjura ont passé l'obstacle égyptien en livrant presque la même partition qu'en 2001 en Coupe de la CAF. comme en demi-finale de la Coupe du monde en Afrique du Sud qui a opposé les Espagnols de Puyol aux Allemands de Podolski, c'est Saïd Belkalem qui a débloqué la rencontre avec sa 1re réalisation, et quelle réalisation ! Un chef-d'œuvre à la Puyol, profitant d'une distraction de la défense égyptienne. Les Egyptiens, qui n'avaient pas encaissé de but depuis leur match d'ouverture, se souviendront de la journée de dimanche, même si cette victoire revient finalement à l'équipe qui a fait le plus preuve de spontanéité et d'application. Aoudia et Hamiti, titularisés pour la énième fois, ont brillé. Tedjar et Belkalem ont trouvé un peu d'air avec la complicité de la charnière centrale Coulibaly-Rial. Le gardien nahdiste, Malik Asselah, était impérial. Outre ce dernier et la défense, les plus en vue dans cette jeune formation Kabyle, l'attaque a eu son lot d'occasions qu'elle n'a pas su exploiter. Il faut signaler qu'avant de pénétrer sur la pelouse du stade d'El Ismaïlia, le stress, les cœurs battant la chamade et une peur à donner le vertige habitaient les joueurs et toute la délégation algérienne. Mais au coup de sifflet final de M. J. Normandes, le tout s'est transformé en une après-midi qui restera à jamais gravée dans les mémoires des supporters algériens, la victoire des Canaris était incontestable et incontestée sur une équipe égyptienne totalement dépassée. Les Algériens, qui venaient de faire leur première apparition en Ligue africaine des champions pour l'exercice 2010-2011, n'avaient d'autre souci que de démontrer qu'ils étaient capables de puiser dans les revers une plus grande force. Cette victoire, arrachée par un groupe de jeunots au cœur vaillant, est une preuve irréfutable que la valeur n'attend pas toujours le nombre des années, que vaincre appartient à ceux qui ont décidé de s'illustrer, et que s'illustrer n'est pas seulement vouloir, mais surtout pouvoir. C'est ce que les protégés du Suisse Geiger ont démontré. L'autre grand mérite des joueurs algériens, c'est d'avoir réussi là où beaucoup d'autres, plus expérimentés et possédant dans les jambes un plus grand nombre de matchs et de saisons de football, ont échoué. Les représentants de la ville des Genêts ont en effet réussi le plus dur, à savoir résister à la pression du rang, la pression du grand public, la peur de mal faire, la pression du résultat et de l'adversaire. Malgré leur jeune âge (23 ans de moyenne), ils ont acquis une certaine force de caractère qui est souvent l'apanage des vieux routiers des terrains d'Afrique. C'est aussi le résultat d'une organisation et d'un travail d'équipe en parfaite symbiose, c'est le résultat d'une culture propre aux dirigeants conduits par Mohand Cherif Hannachi qui pensent au club, avant leur propre personne. La seconde rencontre face aux Egyptiens d'Al Ahly sera sans doute disputée mais la JSK a beaucoup plus de moyens pour réaliser son objectif. Ce sera l'expérience face à la jeunesse. Y. B.