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Les Don Quichotte des temps modernes
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Publié dans La Tribune le 22 - 07 - 2010

L'information passe, généralement, inaperçue. On ne veut pas la voir, en fait. Car elle dérange. Et pour cause. Les satisfecit, les autocongratulations et les beaux discours sont démentis par ces funestes nouvelles qui parlent de la disparition d'un lieu dédié à la culture et aux arts. Et de ces funestes nouvelles, on en a eues. Cafés littéraires, galeries d'exposition, salles de cinéma, librairies… Sans compter les nombreux projets qui tombent à l'eau parce que les montages financiers ne sont pas faits pour la culture, parce qu'il y a toute une paperasserie administrative et une tripotée d'autorisations faites pour décourager le plus entreprenant des opérateurs, parce que l'éligibilité pour les quelques aides pouvant exister est une succession de sas dont le sésame est jalousement gardé pour
certains élus…Malgré tous ces écueils, il s'en est toujours trouvé des fous, et le terme est bien choisi, qui croient dur comme fer en leur idée et, refusant d'abdiquer devant la réalité, lancent des projets culturels. Certains les concrétisent. Mais, souvent, ces belles réalisations ne vivent que ce que vit la rose, l'espace d'un matin. Celles qui durent un peu plus ne sont toutefois qu'en sursis, et viendra le jour où le rideau devra être baissé pour de bon. La raison ? Les gérants de ces lieux n'arrivent plus à faire tourner la boîte. Les charges dépassant les rentrées, ils n'arrivent plus à assurer l'équilibre budgétaire qui leur permettrait de maintenir l'affaire à flot en attendant des jours meilleurs, qui n'arriveront jamais. C'est le cas de l'Espace Noûn, un café littéraire au centre d'Alger, dont les initiateurs, un couple d'artistes engagés, viennent d'annoncer la fermeture définitive. Après avoir déménagé une première fois pour cause d'augmentation de loyer du local où ils étaient, à côté du cinéma Khayyam, les deux artistes ont rouvert le café littéraire ailleurs pour poursuivre leurs activités. Ventes-dédicaces, expositions, rencontres thématiques, conférences… sont accueillies dans l'Espace Noûn qui se révélait souvent trop exigu pour recevoir tous les invités. C'était le rendez-vous de nombreux artistes et consommateurs des arts. Désormais, le rendez-vous n'est plus. Le couple d'artistes est revenu à la case départ. Les affaires ne marchaient pas bien. Les ventes piquaient du nez et l'argent arrivait au compte-gouttes. Ils n'avaient plus d'autre choix que de tout liquider et partir… Mais où ? Y a-t-il un endroit en cette Algérie où l'herbe est plus verte pour les artistes ? Y a-t-il une région dans ce pays où le ciel est plus bleu ? Peu probable. Car des Espace Noûn, il y en a eus, qui ont fait la même moitié du chemin avant de voir leur rêve d'un lieu culturel irradiant se briser sur ce mur d'indifférence, d'ignorance et de mercantilisme. Des libraires ont disparu pour devenir fast-foods, magasins d'habillement ou boutiques pour des articles plus marchands que cette culture dévalorisée par tout et tous. Des galeries d'art ont décroché leurs cimaises pour laisser place aux rayonnages. Il y a même une école d'art qu'on pousse lentement, mais inexorablement, vers le néant. Et quand tout ce beau monde sera mis sur la marge, le pays pourra s'enorgueillir d'avoir une armée de Don Quichotte qui a livré bataille non contre des moulins à vents, mais contre de véritables laminoirs capables de broyer ce rêve fou d'une culture soutenue, alimentée, encouragée par tous les moyens pour qu'elle soit à la portée de tous. Espérons que tous ces «fous» ne seront pas découragés et qu'ils poursuivront leur combat.

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