De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Malgré sa mise en chantier éternelle et les nombreux dysfonctionnements dans la gestion locale, Oran, El Bahia pour les intimes, continue de préserver, tant bien que mal, sa vocation culturelle et artistique. La destination Oran reste choyée pendant toute l'année, bien que ce soit en été qu'elle devient davantage plus conviviale et créative. Il existe plusieurs facteurs qui favorisent une telle situation. Oran reste une ville très hospitalière et étonnamment festive. Tout d'abord, c'est en été que prolifèrent les bouquinistes et les brocanteurs qui se refont une santé à la faveur des flux estivaux. Ecumant les grandes artères et les avenues principales de la ville, ils proposent aux férus des polars et aux amateurs d'écrivains modernes, des «nouveautés», quelque peu écornées, en matière de romans et autres revues spécialisées.Malgré la période des grandes vacances, les principales bibliothèques du centre- ville restent très fréquentées, constituant un lieu de lecture, mais aussi de rencontres de tous types. Oran, ce sont également les lieux d'évasion et de détente en plein air, dans les espaces attenants aux cafétérias où l'on peut déguster des moments précieux en présence de clowns et autres troupes folkloriques. Le soir, les places principales et les terrasses situées sur le fameux front de mer d'Oran, notamment, se remplissent de familles et de couples, essentiellement. Sur les airs de chansons raï et autres diffusées par les enceintes des chaînes hi-fi que mettent en batteries les vendeurs de glaces, l'on déguste les belles glaces et les boissons rafraîchissantes. L'air marin aidant, l'ambiance est assez joviale. Pour les férus des sensations estivales et d'escapades, le choix est assez large. Sur la petite corniche de la localité, jadis féérique, de Canastel, les haltes vous font rêver au bord de la rambarde longeant les falaises. Au loin, un spectacle fascinant s'offre aux amoureux de la nature, avec un coucher de soleil sublimes. Pour ceux qui préfèrent ne pas s'éloigner de la ville, le mont du Murdjajo offre également un joli cadre pour les noctambules. Du haut de l'Aïdour s'offre une belle vue nocturne de la ville d'El Bahia, s'étendant en bas, éclairée de mille lumières.Il fut un temps où le visiteur avait une panoplie de choix en matière d'animation. Aujourd'hui, ce sont les particuliers qui font la différence avec des animations originales programmées dans le cadre d'un plan d'événementiels. Des animations dont les acteurs sont, souvent, des artistes étrangers. C'est le cas de l'hôtel Sheraton qui, en cette période estivale, tente de diversifier sa programmation au grand bonheur d'un public très select. D'autres établissements proposent également des activités artistiques nocturnes pour les mélomanes et autres amateurs de sensations fortes. Cela se passe sur la corniche oranaise où les discothèques et les boîtes de nuit écument les plages. Mais Oran mérite mieux et pourrait devenir une belle destination pour peu que des responsables compétents lui soient affectés.