De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati à force de ne pas accorder de l'importance aux doléances des citoyens, les pouvoirs publics font face régulièrement à des actions de protestation, de plus en plus violentes. Et dans ce registre, la wilaya de Tizi Ouzou vient en tête, puisqu'il ne se passe pas une semaine sans que l'on enregistre des manifestations qui consistent en la fermeture de routes, de sièges de mairie et de daïra et même parfois à des actes de vandalisme. La sourde oreille des responsables de l'autorité publique mène parfois à des actions violentes pour des questions d'une futilité déconcertante, tellement les citoyens, particulièrement les jeunes, semblent convaincus que l'action violente est la seule voie qui réussit à faire bouger les choses. Et les exemples , de ces actions qui aboutissent au règlement rapide des problèmes posés par les citoyens sont légion. Hier, c'est au tour des habitants du village Bouhoukal, dans la commune de Aïn Zaouïa (Draâ El Mizan) de procéder à la fermeture de la route nationale 30 à l'aide de pneus enflammés et autres objets pour protester contre la décision d'implantation d'un cimetière au profit des villageois voisins de Bouakache, qui venaient de creuser une tombe pour l'un des leurs, décédé la veille. Le choix du terrain n'a pas été du goût des habitants de quelques villages limitrophes comme Bouhoukal et Igherbiyen qui considèrent que l'on ne doit pas implanter un cimetière près des habitations. Dans leurs différentes démarches pour convaincre de changer de lieu, les villageois, par le biais de leurs comités de villages respectifs, tentent d'expliquer aux autorités et même aux villageois de Bouakache qu'ils ne s'opposent pas à ce cimetière sans raison et que le terrain choisi pour cette implantation ne répond pas aux normes notamment en raison de sa nature géographique (une pente). Les contestataires qui avaient déjà fermé le siège de l'APC de Aïn Zaouïa, la veille de la fermeture de la route ne semblent pas vouloir s'arrêter là puisque des rencontres ont lieu régulièrement sous la houlette des comités de villages et de nouvelles actions de protestation sont envisagées si leur revendication n'est pas prise en considération par les autorités publiques. De leur côté, les habitants du village Bouakache, qui ont fini par enterrer leur mort malgré les perturbations engendrées par les protestations des villageois voisins, mettent en doute les arguments avancés par les contestataires, allant jusqu'à voir une convoitise autour du terrain concerné pour des projets immobiliers, tout en rappelant que leurs aïeuls ont toujours enterré leurs morts non loin des habitations. En tout état de cause, si les pouvoirs publics ne règlent pas ce problème dans un délai raisonnable, la tension entre les villageois risque de dégénérer et de provoquer des drames inutilement.