De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Depuis plusieurs semaines, autorités locales et associations civiles d'Oran tentent de mettre sur pied l'opération solidarité en direction des milliers de familles nécessiteuses de la wilaya (10 000 ont été enregistrées lors du dernier recensement). Alors que le premier responsable de l'exécutif de wilaya a annoncé la mobilisation de 35 millions de dinars pour l'acquisition du couffin de Ramadhan, les 26 communes ont dégagé des enveloppes financières pour participer à cet effort, tout comme certaines associations civiles qui ont décidé de s'y impliquer, chacune selon ses moyens.Dans la commune d'Oran, par exemple, un budget de 22 millions de dinars - trois millions de plus que l'année passée - a été dégagé pour prendre en charge les quelque 7 000 familles démunies. Selon des sources communales, les conditions pour bénéficier de cette aide ont été revues en raison de la hausse des prix des produits alimentaires. C'est ainsi que le revenu des familles bénéficiaires ne sera plus de 3 000, mais de 4 000 DA mensuels. Le couffin comprendra des produits alimentaires de base comme la semoule, la farine, le café, les légumes secs, l'huile de table... A Arzew, les responsables communaux signalent avoir prévu 800 millions de centimes pour l'octroi du couffin de Ramadhan aux 2 600 nécessiteux de la commune. En outre, l'APC a alloué deux autres millions de dinars pour l'opération «Meïdat Ramadhan» (soupe populaire) consistant à offrir chaque jour 150 repas chauds. Coutumier de la solidarité, le bureau du Croissant-Rouge d'Oran devrait également organiser Meïdet El-Hilal avec la distribution de repas chauds et de colis alimentaires à emporter. L'année passée, 90 000 repas ont été distribués durant tout le mois du jeûne.De leur côté, les associations caritatives s'activent pour venir en aide aux démunis. C'est le cas notamment d'une association de Gdyel (daïra située à 25 kilomètres à l'est d'Oran), qui s'apprête à distribuer 300 couffins contenant, entre autres produits, 20 kg de semoule et de farine, du café, du sucre, de l'huile… Il reste que, de l'avis de nombreux observateurs, ces budgets et actions demeurent insuffisants au regard du nombre sans cesse grandissant des démunis : «Etant donné l'aisance financière du pays, l'Etat pourrait consentir des efforts supplémentaires pour lutter contre les racines de la pauvreté et non plus seulement intervenir, ainsi, sporadiquement à chaque Ramadhan», plaide-t-on.