Photo : Riad Par Youcef Salami à quelques jours du Ramadhan, la mercuriale ne s'essouffle pas, les prix des produits de large consommation demeurant relativement élevés. Les raisons sont diverses. La principale est liée au fait que le dispositif de contrôle des prix, de la qualité de ce qui est mis sur les étals, promis par l'administration, ne fonctionne pas pour l'instant, les commerçants véreux font la loi, défiant l'autorité de l'Etat. Finalement, Ramadhan 2010 ne sera pas différent de celui de 2009 ou 2008. Même décor, même ambiance révoltante dans les marchés. Et comme chaque année, certains veulent organiser la pénurie, stockant des produits, le temps que la spéculation se mette en place. Exemple concret : la viande importée d'Inde devait être mise sur le marché hier et commercialisée au niveau de tous les points de vente Sotracov. Mais elle ne l'était pas. C'est aujourd'hui ou demain que ces derniers recevront la livraison de cette viande. Pendant ce temps, le privé écoule la viande indienne moyennant profits. La viande indienne fera encore couler beaucoup d'encre. Malgré le fait que le ministère de l'Agriculture a assuré que cette viande est estampillée «halal», la polémique à caractère religieux ne semble cependant pas avoir été dissipée. La suspicion est de mise et elle risque de l'être davantage parce que la viande importée et la viande locale seront présentées ensemble aux points de vente et il serait ainsi difficile de faire la différence entre les deux produits. Chez les détaillants habitués au fardage, aux tromperies sur la marchandise, il ne serait pas étonnant de voir la viande congelée importée vendue au même prix que la viande fraîche locale. En théorie, la viande locale fera concurrence à celle importée. Et si tout le monde se mettait à demander la locale ? Moins de bruit cependant autour de la viande blanche, congelée ou fraîche. Comme promis par l'ONAB, de grandes quantités sont déjà sur les étals. Ce qui a produit un impact sur les prix. Les ménages l'ont certainement constaté : on est loin des 450 dinars le kilo affiché la semaine dernière, chez certains volaillers à Alger. L'ONAB avance ses prix : 250 dinars le kilo, mais ce ne se seront pas des prix figés. Il est fort possible que ces prix flambent, cela dépendra, en fait, de l'évolution des prix des aliments dont la tendance est soumise à des facteurs exogènes. Une note d'optimisme cependant, les prix des légumes et fruits se tassent, par comparaison au mois de Ramadhan 2009. Momentanément ? Y. S. Lire supplément économique pages 5 à 16