De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le marché constantinois a bien affûté ses prix lors du premier jour du jeûne. Comme à l'accoutumée, les bourses moyennes sondaient la mercuriale au niveau des étals pour espérer tomber sur quelques dinars en moins. Que nenni. Le mot d'ordre des commerçants fait fi de l'appel des règles du commerce. Autrement dit, maintenir la flambée sous couvert de l'équation relative à l'offre et la demande demeure l'explication des marchands. «Chaque Ramadhan, c'est le même scénario qui se présente pour les consommateurs. Et franchement, on ne voit pas pourquoi cette année, la version devrait enregistrer des changements. Cela dit tant que les pouvoirs publics n'ont pas daigné éradiquer les spéculateurs et les chaînes illégales d'approvisionnement, le pauvre consommateur continuera de débourser sans dire mot», martèle une clientèle acharnée. Si les légumes ont gardé leur flambée intacte (50 DA la pomme de terre, 100 la salade verte, 50 DA la tomate…) et ce, depuis que le mois a commencé à se profiler, les fruits ont pris des ailes avec les 150 DA le kilo de raisin, les 170 DA les pêches, et l'on passera sur la nectarine à 250 DA le kilo. Cependant pour la bourse moyenne, cette seconde catégorie de marchandises est le cadet de leurs soucis, car il faudra d'abord assurer les aliments constituants majeurs de leur traditionnelle chorba frik. Ce qui nous amène à explorer le marché des viandes. C'est le coup de massue ! A commencer par les viandes blanches dont le kilogramme a flirté avec les 320 DA. En ce qui concerne les escalopes de dinde et de poulet leur coût avoisine les 750 DA. Les viandes rouges sont cédées entre 750 DA et 900 DA. Les ménages se sont rabattus sur la viande congelée et hachée moyennant une légère baisse. Là, encore faudra-t-il insister que sa vente est quasi interdite. La viande importée d'Inde n'a pas encore été proposée partout. Seuls les étals au niveau de la Souika la proposent à 500 DA le kilogramme. Mais force est de constater que les acheteurs restent sceptiques sur cette viande venue d'ailleurs en dépit des garanties sur «sa bonne santé» émises par les organismes concernés. Sous un autre angle, des ménages doutent fort qu'elle soit écoulée en suivant son cours normal. Des bouchers indélicats pourraient la proposer pour le même prix que celle qui semble fraîche. En somme, au premier jour de carême, la marchandise s'est écoulée comme des petits pains …malgré la mercuriale brûlante. La tentation fragilise les poches au grand bonheur des commerçants !