Kundera, Juliette Binoche, Mia Farrow, Simone Veil, Ségolène Royal, Rachida Dati… BHL réunit de grands noms pour soutenir l'Iranienne condamnée à mort par lapidation suite à des «aveux» télévisés.De grands noms du cinéma et de la littérature, ainsi que plusieurs femmes politiques françaises, ont publié dimanche soir une tribune de soutien à Sakineh Mohammadi-Ashtiani, une Iranienne condamnée à mort par lapidation suite à des «aveux» télévisés. Le texte a été publié sur le site de la revue du philosophe Bernard-Henri Lévy la Règle du jeu. «Il est urgent d'intervenir pour empêcher une mise à mort dont les observateurs de la scène iranienne ont tout lieu de redouter l'imminence», affirment notamment l'écrivain tchèque Milan Kundera et le prix Nobel nigérian Wole Soyinka, la créatrice franco-iranienne de BD Marjane Satrapi (Persépolis), les comédiennes Juliette Binoche et Mia Farrow.Dix-sept personnalités ont signé le texte intitulé «Il faut empêcher la lapidation de Sakineh», qui a également figuré à la une du journal Libération lundi dernier. L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a dit samedi qu'elle craignait que l'exécution ne se déroule «bientôt». Sakineh Mohammadi-Ashtiani, 43 ans, mère de deux enfants, a déclaré mercredi à la télévision d'Etat iranienne qu'un homme avec qui elle était intime avait tué son mari en sa présence. Ses deux avocats ont ensuite dit qu'elle avait été forcée de faire cet «aveu». Les signataires demandent aux autorités iraniennes «le renoncement à toute forme d'exécution, une remise en liberté sans délai et la reconnaissance de son innocence». La révélation début juillet de l'exécution imminente par lapidation de cette femme a suscité une vague d'indignation dans le monde. La justice iranienne avait ensuite annoncé le 11 juillet la «suspension pour des raisons humanitaires» du verdict. Selon les autorités iraniennes, Mme Mohammadi-Ashtiani a été condamnée en 2006 pour adultère et implication dans le meurtre de son mari, et le verdict a été confirmé en 2007 par la cour d'appel. La défense et l'ONG Amnesty International affirment en revanche qu'elle n'a été condamnée initialement que pour avoir eu «une relation illégale» avec deux hommes après la mort de son mari, et que l'accusation de meurtre a été ensuite ajoutée par les autorités pour justifier la condamnation. Parmi les autres signataires de la tribune figurent aussi les écrivains Jorge Semprun ou Patrick Modiano, Bernard-Henri Lévy, les femmes politiques françaises Ségolène Royal, Rachida Dati et Simone Veil, ou encore Elisabeth Badinter, le chanteur humanitaire Bob Geldof et le Nobel de la Paix Jody Williams. Les signataires du texte demandent, «au-delà même du cas de Sakineh, que l'ONU rappelle au régime des mollahs les promesses faites, en 2002 et 2008, quant à l'abolition de ce type de châtiments». «La vie d'une femme est en jeu. La liberté et la dignité de milliers d'autres se jouent également là», affirment-ils.In Le nouvel Obs du