Des rebelles rwandais et congolais ont violé en réunion près de 200 femmes et quelques jeunes garçons quatre jours durant fin juillet, à quelques kilomètres d'une base des Casques bleus de l'ONU dans l'est du Congo-Kinshasa, selon un médecin congolais et un humanitaire américain. Will F. Cragin, de l'International Medical Corps, a expliqué que les humanitaires ont su le lendemain de l'attaque, le 30 juillet, que des rebelles occupaient la ville de Luvungi et les villages environnants. Plus de trois semaines plus tard, la mission de l'ONU au Congo-Kinshasa n'a pas publié de déclaration sur ces événements et disait lundi être toujours en train d'enquêter, a rapporté hier la presse. Luvungi, qui compte environ 2 200 habitants, se trouve sur la route principale reliant Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, et la ville minière de Walikale. La zone est riche en or, cassitérite et coltan, et soldats et rebelles s'y affrontent pour le contrôle des mines. A Luvungi, il n'y a pas eu de combats, pas de morts, mais «des pillages et le viol systématique des femmes» par un groupe estimé à entre 200 et 400 rebelles, a ajouté Cragin. Quatre jeunes garçons ont été violés aussi, selon le docteur Kasimbo Charles Kacha, responsable médical du district. Selon Cragin, de nombreuses femmes ont dit avoir été violées chez elles, sous les yeux de leurs enfants et maris. Nombre d'entre elles ont raconté avoir été violées à plusieurs reprises par trois à six combattants. Selon les habitants, les assaillants étaient membres des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), qui comptent dans leurs rangs nombre d'anciens auteurs du génocide de 1994, accompagnés de rebelles Maï-Maï, milice tribale congolaise. Le viol massif et systématique est utilisé comme une arme de guerre de plus en plus couramment dans l'est de la RDC (République démocratique du Congo), l'ONU a fait état d'au moins 8 300 viols en 2009, mais estime que leur chiffre réel est largement supérieur.