Rentrée des classes, rentrée sportive… mais aussi rentrée culturelle qui d'ores et déjà montre un bout de programme quoique l'on demeure dans l'atmosphère nocturne et festive du mois de Ramadhan. «C'est un non, stop qui caractérisera le volet à Constantine et je suppose à l'échelle nationale compte tenu des estimations de la tutelle. Ainsi, notre organisme en s'appuyant sur toutes les compétences potentielles locales élabore un large programme qui prendra effet juste après le mois sacré», soulignera le directeur de la culture de la wilaya M. Foughali. La ville des Ponts qui vit des soirées ramadhanesques assez variées et ponctuées par des arts variés - plus de 70 soirées organisées depuis le début du mois - compte garder cet élan pour asseoir une présence artistique à longueur d'année d'autant que l'Office communal de la promotion des activités culturelles et artistiques y met du sien depuis son installation officielle par le chef de l'exécutif. C'est un nouvel apport pour la consolidation des actes culturels dans cette ville qui aurait cédé un certain temps à la passivité… et au bricolage. De ce fait et selon toute vraisemblance, la rentrée s'annonce intense en événements. Pour la direction, le relais se fera juste après les fêtes de l'Aïd et ce, avec les classiques programmes hebdomadaires de «l'Espace du mardi» réactivé par l'actuelle Direction de la culture après un temps, voire un manque d'initiative. Cette année, du moins jusqu'à décembre 2010, on y prévoit des rencontres littéraires, cinématographiques, musicales, qui seront animées par des figures régionales et nationales. «A cet effet, d'ores et déjà, le directeur lance un appel aux différentes associations ou hommes et femmes de lettres qui veulent prendre part à cet espace «multiculturel» afin de proposer des thèmes à débattre. Une exposition permanente se teindra dans le hall de la maison de la culture El Khalifa, lors de ce rendez-vous. «Nous avons décidé de consacrer le hall de cet espace à des expositions pour illustrer les prouesses des artistes notamment locaux. Cependant, cela perdurera avec l'ouverture de l'autre salle Issiakhem que l'on a récupérée», soutient le directeur. Faut-il rappeler que le hall d'El Khalifa était pêle-mêle investi par des expositions livresques «sauvages» dénuées de tout circuit formel. Toujours dans le cadre des traditionnelles manifestations acquises au secteur à Constantine, on citera la tenue des semaines culturelles de wilaya mises en caravane par le département de Mme Toumi. C'est un véritable métissage entre les cultures du terroir même si le public ne montre pas encore beaucoup d'engouement pour ce genre d'activité, en témoigne l'indifférence presque totale dans laquelle se tenaient ces rondes hebdomadaires. Pourtant, pancartes et autres placards publicitaires couvraient les murs de la cité ! Figure aussi dans l'agenda de l'organisme culturel la poésie féminine qui se tiendra en octobre prochain. Dès lors, le Festival international du maalouf s'installera durant une dizaine de jours. Reprise à l'ancien commissariat dans la discrétion la plus totale par la direction de la culture avec l'aval du ministère, cette manifestation universelle sera teintée d'un grand hommage à feu Abdelkader Toumi. «C'est la plus belle des occasions pour exhumer la mémoire artistique de cet homme talentueux qui a tant servi cette musique», reconnaît M Foughali. Pour la présente édition, le festival aura une touche maghrébine puisque les organisateurs ont tablé sur le grand Maghreb avec une particularité, celle de la présence d'une troupe féminine tunisienne. Et une autre voix andalouse agrémentera les soirées : une Espagnole viendra chanter, histoire de rappeler les origines de cet art. Par ailleurs, la capitale de l'Est organisera la première édition d'«El Inchad» avec en prime un intitulé «Leïlat el ichq essoufi» avec la participation de plusieurs pays, dont le Pakistan, la Malaisie, la Syrie, la Palestine. La Direction de la culture devrait boucler l'année avec la tenue d'un colloque sur l'éminent écrivain Ahmed Reda Houhou. La narration serait ainsi à l'honneur. Et peut-être que cette première remémoration pourrait entériner un séminaire qui reviendrait chaque année comme celui de l'autre romancier, Malek Haddad. En somme, la rentrée culturelle s'annonce palpitante et seul l'impact aura le dernier mot à traver ces choix.