Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi Le soutien qu'accorde l'Etat à la production nationale est, sans l'ombre d'un doute, important et crucial. Ces dernières années, il ne cesse de prendre de l'ampleur. Que ce soit dans les textes juridiques ou dans les actions sur le terrain, l'importance de l'émergence d'un secteur productif national n'est plus un slogan creux. Les pouvoirs publics, après de longues années d'importations anarchiques et massives, se sont rendu compte que le pays ne pourra plus continuer dans ce sens et à la même cadence. Il faut changer les choses, et le plus vite possible. C'est ainsi qu'un chapelet de mesures viendra appuyer les différentes politiques et programmes de modernisation amorcés par les entreprises publiques et privées. Ce lourd dossier continuera, en effet, à bénéficier du même soutien puisque le ton est déjà donné et au plus haut niveau. Preuve en est la loi de finances complémentaire 2010, venue porter à bras-le-corps l'un des fleurons de l'industrie nationale, à savoir la SNVI. Cette dernière pourra, enfin, respirer à la faveur de l'instauration d'une taxe sur les véhicules lourds et les engins de travaux importés pour encourager la production industrielle nationale. Un autre secteur peut aujourd'hui aspirer à un avenir reluisant sur son propre marché. Il s'agit de la production locale des médicaments qui vient de bénéficier d'une exonération de la taxe sur les activités professionnelles. Ce qui peut déjà réduire la facture très salée des médicaments et, pourquoi pas, arriver à exporter comme le font actuellement quelques pays arabes. D'autres secteurs ont bénéficié aussi d'un soutien de la part des pouvoirs publics. C'est dire l'importance, pour le pays, de produire une partie des besoins comme c'est le cas des céréales dans le secteur agricole. A côté des entreprises publiques qui tentent de relever la tête - les plans de restructuration et les programmes d'investissement aidant -, le secteur privé a déjà tranché. Plusieurs secteurs de production, il faut le reconnaître, ont réussi à se frayer un chemin, et ce, malgré les difficultés énormes qu'ils rencontrent sur le terrain. L'électroménager, l'électronique, l'agroalimentaire, les petites industries, etc. sont autant de secteurs qui arrivent à concurrencer des marques étrangères, souvent mieux loties, et à faire face à l'informel et à la contrefaçon. Reste à savoir, aujourd'hui, ce que comptent faire les pouvoirs publics pour porter la consommation des produits locaux à des niveaux un peu plus appréciables. Car en l'absence d'une politique très claire pour encourager la consommation, il ne sert à rien de produire. Nombre de campagnes de sensibilisation ont été déjà lancées ces derniers temps, mais elles restent insuffisantes en raison de leur portée limitée. Ce qui est attendu aujourd'hui, c'est de faire le distinguo entre le produit local et celui importé, tout en favorisant le premier à travers des actions de sensibilisation.