De notre correspondant à Constantine A. Lemili «L'idée essentielle est de garder intacts les lieux», a dit mercredi dernier dans son bureau, S. Hemaïzia, président de l'APC du Khroub. D'autant plus qu'ils revêtent une énorme importance pour la population. Le lieu, c'est l'espace boisé de la pinède qui, depuis toujours, est une partie importante de la mémoire collective des habitants du village, l'un des repères historiques, géographiques, culturels, etc. et, depuis quelques années, compte tenu des rumeurs, au centre non seulement de leurs préoccupations mais d'une lancinante suspicion qui prêterait à des intérêts occultes de faire main basse sur les 3 000 m⊃2;. Toutes les supputations ont été échafaudées autour des fins commerciales et surtout vénales auxquelles serait destinée la pinède. Il faut reconnaître que donner une autre physionomie aux lieux a de tout temps posé problème aux autorités locales en raison d'une opposition, aussi si virtuelle serait-elle, de la population dont les craintes trouvent une justification effective dans le risque de détournement de la vocation naturelle, bucolique et champêtre. Mais en se pliant à cette volonté tout à fait immatérielle de la population, les pouvoirs publics ou du moins la commune ont laissé en déshérence la pinède qui avait besoin d'une prise en charge physique permanente telle que la préservation des pins, le maintien en état de propreté des espaces en interdisant et réprimant les jets d'ordures ménagères par les locataires des immeubles voisins, les attroupements de groupes interlopes (ivrognes, dealers et homosexuels). En fait, il s'agissait de préserver cet appréciable espace boisé, réservoir d'oxygène dont la commune s'est délestée par laxisme. La période d'instabilité politique venant rajouter à la situation et ouvrir la voie à tous les dépassements des habitants de la cité qui ne s'épargnaient plus les attitudes les plus rétrogrades comme y amonceler leurs ordures, les objets inutiles et tous types de rebuts. Alors que les libations s'y multipliaient également comme les rixes. C'est d'ailleurs parce qu'il était totalement délaissé que l'endroit a commencé à aiguiser l'appétit de certaines personnes, histoire de dire que les rumeurs n'étaient pas infondées. En décidant de l'aménager, l'APC va non seulement mettre un terme à toute convoitise mais surtout exploiter enfin un espace qui aurait fait le bonheur d'autres ailleurs. «12 milliards de centimes sur deux opérations ont été dégagés sur le budget communal pour l'aménagement de la pinède», soulignera le maire, et d'ajouter : «Nous y prévoyons l'aménagement d'une piscine et d'une auberge de jeunesse dans l'immédiat et, bien entendu, d'autres annexes d'accompagnement qui auront pour socle la mise en valeur de l'endroit et la préservation du cadre naturel.» Il n'est pas exclu que le projet aboutisse d'ici l'été prochain compte tenu des déclarations du premier édile. Mais évidement, cela ne reste que des engagements pris à la légère comme d'habitude dans la mesure où bien d'autres facteurs interviennent dans de tels cas de figure. Par ailleurs, l'expérience a permis, à chaque fois, de conclure que, quelle que soit la volonté affichée par les responsables, jamais aucun projet n'a été mené à terme dans les délais. La ville du Khroub ne fait pas exception à cette réalité et nombreux sont les projets en souffrance comme sont nombreux les engagements qui ont été pris pour les livrer dans le courant de cette année et qui n'ont pas été honorés. Nous en donnons pour preuve la salle omnisports de la cité des 900 logements. Un modèle de gabegie et un gouffre financier sur lequel nous reviendrons incessamment.