Photo : Riad Plaque tournante régionale du commerce du prêt-à-porter d'importation, la ville de Aïn Fakroun, (26 km à l'ouest d'Oum El Bouaghi) connaît, ces jours-ci, à l'approche de la fête de l'Aïd El Fitr, une véritable ruée sur ses souks et ses magasins d'acheteurs de tout bord et de tout acabit. Commerçants de détail de vêtements, ou chefs de famille y viennent de toutes les wilayas de l'Est et même du Centre et de l'Ouest pour s'approvisionner ou choisir des tenues de l'Aïd pour leurs enfants. Ce rush exceptionnel transforme la ville en un immense souk où il devient difficile de se déplacer à pied comme en voiture. Chaque mètre carré du centre ville est improvisé en vitrine de fortune, y compris et surtout les trottoirs, où de jeunes vendeurs à la sauvette n'hésitent pas à étaler leurs marchandises, créant ainsi des embouteillages énormes et entravant la mobilité des chalands. Originaire de la ville de Aïn Abid (Constantine), Ahmed accompagné de ses trois enfants affirme que c'est la cinquième fois qu'il se rend dans cette ville pour acheter les vêtements de l'Aïd dont les prix sont ici plus abordables, selon lui, que sur les marchés de Constantine. Rencontrée au sortir d'un magasin, une quinquagénaire de Chelghoum Laïd (Mila) a assuré, avec une note de satisfaction dans la voix, avoir fait les achats nécessaires à sa fille et ses deux garçons à des prix convenables en adéquation avec le budget dont elle dispose pour la circonstance. Cette ambiance marchande prévaut durant la totalité de la journée et reprend de plus belle après la rupture du jeûne pour se maintenir jusqu'à des heures très tardives. Les centaines d'automobilistes se rendant quotidiennement à Aïn Fakroun déplorent l'absence de parkings mais reconnaissent cependant le niveau élevé de sécurité de la ville dont la réputation de cité hospitalière et sécurisée a été imposée par ses commerçants qui ne tolèrent aucune forme de délinquance. Selon les élus de la commune, des parkings auraient pu constituer une source de revenus non négligeables pour la municipalité mais l'épuisement des réserves foncières communales a empêché l'aménagement de pareilles structures ainsi que la création d'espaces verts.