Synthèse de la Rédaction internationale Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, qui avait été éreinté par Washington, jouit désormais du soutien américain, mais au moment où il s'apprête à passer en revue son fonctionnement, certains dénoncent son inaction face aux violations des libertés. «Une de nos grandes préoccupations, c'est qu'il ne réagit pas de manière efficace à des situations de violation des droits de l'Homme», a expliqué Juliette de Rivero, représentante à Genève de Human Rights Watch. «De moins en moins de situations sont examinées par le Conseil», a-t-elle déploré, citant le bain de sang en Guinée en septembre 2009 ou l'offensive de l'armée sri-lankaise contre la rébellion des séparatistes tamouls en 2009. Cinq ans après sa mise en place, le Conseil, né des cendres de la Commission des droits de l'Homme décriée pour son incapacité à faire respecter les valeurs fondamentales de l'ONU, entamera aujourd'hui sa 15e session à l'issue de laquelle il devra procéder, en octobre, à la première revue formelle de son fonctionnement. Les Etats-Unis ont refusé de faire partie du Conseil quand cette instance de 47 membres a été créée en 2006, limitant alors leur participation à un rôle d'observateurs. Mais l'arrivée aux affaires de l'administration Obama a changé la donne, Washington rejoignant officiellement le Conseil en mai 2009. Peter Splinter, représentant d'Amnesty International à Genève, a relevé pour sa part que «le plus problématique, c'est l'échec du Conseil à faire face à de nombreuses violations» et à «des situations chroniques ou des crises». Pourtant, une des innovations majeures mises en place par le Conseil est la revue systématique et régulière de la situation des droits de l'Homme dans chacun des pays membres de l'ONU. Cette innovation a pour but d'éviter l'accusation de sélectivité. Cet «examen périodique universel» (EPU) devrait pour la première fois passer en revue les Etats-Unis lors d'une session très attendue du Conseil le 5 novembre.