Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Depuis quelques semaines déjà, des commissions de l'Inspection générale des finances sillonnent certaines wilayas de l'ouest du pays dans le secret le plus total. Ces équipes composées d'inspecteurs chevronnés, nous dit-on, ont effectué de brefs séjours dans certaines wilayas où ils avaient demandé des informations et des renseignements au sujet de certaines fortunes nouvellement amassées. Dans le collimateur de ces commissions de l'IGF, les hauts fonctionnaires de l'Etat dont les signes de richesse ostentatoire commencent à poser problème aux yeux des citoyens et des appareils de l'Etat. Ces inspecteurs ont pour mission de récolter un maximum de renseignements et d'informations au sujet des richesses et des biens amassés par ces indélicats fonctionnaires. Il s'agit notamment de recenser, dans la mesure du possible, les biens immobiliers et autres richesses de ces fonctionnaires et de vérifier, un tant soit peu, leur origine. «Ils demandent si telle ou telle personne n'a pas bénéficié d'un héritage ou d'un legs familial, nous confie un fonctionnaire de wilaya. Histoire de savoir comment ces fortunes se sont édifiées et sur quelles bases leurs propriétaires se sont enrichis. D'aucuns estiment qu'une telle procédure ne peut aboutir à aucune solution palpable, étant donné que le mal est déjà fait et continue de l'être dans certaines sphères de l'Etat, tant sur le plan local que celui central. Le cas des walis, dont la richesse est un secret de Polichinelle à tous les niveaux, est assez flagrant. Certains ont amassé des fortunes de plusieurs milliers de milliards de dinars et continuent de régner comme de véritables tsars à l'échelle locale, faisant et défaisant l'actualité. La rue, qui n'est pas dupe au sujet des affaires qui ont cours dans la cité, s'interroge sur la passivité et le laxisme à l'égard de ces commis de l'Etat. Certains walis de l'Ouest sont passés maîtres dans l'affairisme, en avantageant des entreprises dans lesquelles ils détiennent la majorité des actions ou qu'ils détiennent carrément à travers des prête-noms. Un wali de l'Ouest ne cache même pas ses accointances avec un richissime homme d'affaires qu'il a gorgé de projets et surtout d'assiettes foncières. A lui seul, cet homme d'affaires qui bénéficie des bonnes grâces de ce wali a mis la main sur plus de 5 000 hectares dans une grande ville de l'Ouest. Le wali en question veille au grain et, à chacune de ses visites, il recommande à ses collaborateurs d'inscrire telles ou telles commodités à côté du projet de cet homme d'affaires, histoire de rendre attractif le projet en cours de réalisation. Les services de l'Etat semblent avoir déjà entamé certaines procédures pour contrecarrer ces situations délicates. Le réseau de blanchiment d'argent démantelé, il y a quelque temps, simultanément à Oran et à Alger a mis la puce à l'oreille aux autorités. L'enquête déclenchée par les services financiers compétents ont mis au jour une toile de fond spécialisée dans le trafic des devises et le blanchiment d'argent à travers l'investissement dans l'immobilier. Du coup, tous les demandeurs de prêts bancaires, notamment ceux à taux réduits, sont soumis à une enquête préliminaire des services de sécurité compétents.