Photo : S. Zoheïr Par Youcef Salami Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, met en exergue depuis le Canada où il participe à une rencontre organisée par l'association d'affaires «Alliance algéro-canadienne» qui a regroupé les dirigeants et représentants des 40 plus grandes compagnies canadiennes et québécoises, la justesse des lois sur l'investissement décidées par l'Algérie, ces dernières années. Les mesures prises par le gouvernement algérien sur l'investissement étranger ont pour finalité de «stopper les dérives» commises dans ce domaine et «d'impulser l'industrie nationale», a-t-il expliqué. Et, d'ajouter cependant : «Je sais qu'il y a des grincements de dents» sur les nouvelles dispositions en question, mais il n'est pas possible de nous développer «sans la diversification» de notre économie et sans «la relance» de notre industrie, et nous avons l'ambition et la volonté de le faire. Yousfi, cité par l'APS, a souligné également que ces mesures «ne vont pas remettre en cause les conditions offertes aux investisseurs» et qu'à cet effet elles vont continuer à être «améliorées» pour attirer les investissements et encourager les entreprises à s'installer en Algérie. Sur ce point précis, Yousfi a indiqué que l'un des critères du choix du partenaire sera «sa capacité à s'installer en Algérie et à démarrer des unités de production d'équipements et de pièces de rechange». J'insiste, dira-t-il, sur la fabrication locale des équipements et des pièces de rechange, nous en importons chaque année pour «10 milliards de dollars dans le secteur des hydrocarbures». «Connaissant les entreprises canadiennes, je suis convaincu qu'elles pourront s'adapter à ces mesures et qu'elles seront présentes pour nous accompagner dans le développement de notre pays et de notre économie», a-t-il noté en s'adressant aux dirigeants et représentants des compagnies présentes à cette rencontre. Tout en relevant le «dynamisme et le savoir-faire» des entreprises canadiennes, le ministre les a invitées à investir en Algérie (…). Le ministre de l'Energie a affirmé à ce sujet que l'Algérie a toujours entretenu des relations économiques et commerciales très fortes avec le Canada. Ce n'est pas une «surprise» que l'Algérie soit le premier partenaire commercial du Canada et du Québec dans le monde arabe et l'Afrique, a-t-il dit. Mettant en relief ces opportunités, Yousfi a indiqué que l'Etat dépensera plus de 50 milliards de dollars chaque année dans les investissements publics. C'est un chiffre colossal qui correspond à notre PIB dans les années précédentes et sera notamment axé sur le développement des infrastructures de transport (renouvellement des flottes aérienne et maritime), de l'enseignement, de la santé, de l'hydraulique et de l'industrie automobile. Dans le domaine des hydrocarbures, a-t-il poursuivi, l'objectif de l'Algérie est d'intensifier l'exploration notamment dans les zones faiblement prospectées, citant en cela le potentiel des bassins sédimentaires du sud-ouest, du nord et de l'offshore. A l'instar du Québec, l'Algérie a aussi des indices d'hydrocarbures très encourageants concernant les gaz schistes et recherche et aussi des méthodes plus efficaces dans la production et la récupération des hydrocarbures, a-t-il constaté. L'Algérie compte doubler ses capacités de raffinage et accélérer davantage la distribution locale du gaz, selon le ministre. Dans le domaine de l'électricité, le secteur compte créer de nouvelles centrales, doubler sa capacité de production d'ici à dix ans, lancer de vastes chantiers en matière de modernisation et de maintenance des réseaux de distribution et introduire de façon déterminée, à partir de 2011, l'énergie solaire et éolienne, a résumé le ministre. La première centrale hybride (gaz/solaire) va entrer en fonctionnement d'ici la fin de l'année, a-t-il fait savoir.