La première journée du championnat national de football professionnel a eu lieu le week-end dernier. La saison démarre bien, du moins sur le plan du jeu, notamment offensif, au vu du nombre de buts inscrits dans les deux divisions. Le seul hic réside dans le conflit qui oppose les instances footballistiques aux équipes de la Division nationale amateur (division trois) qui ont décidé de boycotter le championnat. En tout état de cause, le championnat de cette saison va être suivi de très près par les observateurs et supporters qui espèrent voir des changements au niveau de l'organisation de la compétition et de la gestion des clubs. Maintenant que les choses sont de plus en plus claires, il est à relever l'absence flagrante d'investisseurs dans ce premier championnat professionnel. Hormis le groupe Haddad (ETRHB), qui a investi d'énormes sommes à l'USM Alger, aucun autre investisseur ne s'est clairement engagé. Certains diront que la situation est normale. Etant donné que l'investissement est «lourd», les uns et les autres préféreraient attendre pour voir. Du moins jusqu'à la saison prochaine. Cela dans une atmosphère «saine». Mais, quand on sait que, dans certains cas, ce sont les dirigeants de clubs qui auraient fait en sorte d'«éloigner» les investisseurs, la question prend une autre tournure. Selon des indiscrétions, au niveau de certaines équipes, ce sont les dirigeants du club sportif amateur qui se sont «transformés» en actionnaires en injectant quelques dizaines de millions de dinars, juste ce qu'il faut pour créer une société par actions. Lors de la conférence de presse animée il y a quelques semaines pour annoncer le début de ce championnat professionnel, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), M. Mohamed Raouraoua, a indiqué que les conditions de constitution de ces sociétés vont changer dès la saison prochaine. Selon lui, le capital devrait couvrir le budget de fonctionnement du club. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde apparemment aujourd'hui. Peut-on dire que seule l'USMA a réussi cette mue ? En tout cas, il faut dire, en dernier lieu, qu'il y a plusieurs aspects liés à la constitution de ces entreprises sportives à éclaircir et à approfondir dans l'avenir. Les instances footballistiques du pays ne devraient pas permettre à des dirigeants d'accaparer un club qui, dans la réalité, ne leur appartient pas, puisqu'ils ne sont que des élus d'une assemblée générale. Le capital de ces clubs doit être «ouvert» y compris pour les supporters qui ont le droit, éventuellement, d'avoir des «représentants», comme c'est le cas au niveau de certains clubs européens, dans le conseil d'administration. Pour l'instant, ce début de championnat n'est qu'un premier pas. Il faut œuvrer pour que les choses s'améliorent au fur et à mesure que le professionnalisme s'installe… R. S.