Le secrétariat national du Front des forces socialistes (FFS) s'est réuni le vendredi dernier pour passer en revue l'évolution de la situation, aussi bien à l'échelle interne que régionale. Sur ce plan, la déclaration sanctionnant cette rencontre, et rendue publique hier, fait part d'une «inquiétude» devant l'évolution de la situation dans la région du Sahel et ce, «non seulement en raison des implications régionales, mais aussi sur la situation interne du pays. Les événements actuels viennent alimenter la stratégie sécuritaire menée par le pouvoir depuis des décennies». Le FFS constate, à ce titre, que «la course aux armements et la puissance militaire ne sauraient suppléer ou remplacer l'absence d'une diplomatie crédible. Le résultat le plus concret est que ces dépenses excessives pèsent lourdement sur le développement et la stabilité des pays de la région». Tout en réaffirmant que la sécurité nationale n'est pas du domaine exclusif du pouvoir car concernant tout le peuple algérien, la formation politique d'Aït Ahmed précise que «cette sécurité ne peut se concrétiser que dans le cadre d'une démocratisation réelle à l'intérieur du pays, d'une diplomatie performante et d'une intégration régionale à l'échelle du Maghreb et du Sahel». Abordant le dossier en suspens de la construction maghrébine, le parti historique considère que celle-ci est «une nécessité pour dépasser les conflits qui minent cette région». «Une vraie intégration au niveau du Maghreb et du Sahel est le moyen privilégié pour les gérer pacifiquement et leur trouver des solutions durables.» Le FFS réitère son attachement à ses engagements politiques primordiaux de liberté, de tolérance et de gestion pacifique des conflits. Sur le plan interne, le secrétariat national du FFS tient à exprimer «son rejet absolu de toute action politique violente». De même qu'il «condamne l'instrumentalisation de la religion à des fins politiciennes, qu'elle émane de l'Etat, d'organisations religieuses nationales et étrangères ou de chefaillons politiques locaux en mal de reconnaissance et de notoriété». Revenant sur la récente adoption, par le Conseil des ministres, du nouveau code communal, ladite déclaration estime que cela est de nature à «parachever le processus de normalisation autoritaire de la vie publique entamée depuis janvier 1992». Dénonçant l'élaboration de ce texte «sans débat et contre les intérêts de la population», le FFS considère que celui-ci «consacre la centralisation absolue et l'hégémonie du pouvoir pour mettre en œuvre ses options politiques, économiques et sociales. C'est la représentation populaire et la légitimité démocratique qui sont vidées de leur sens. Si aujourd'hui, il n'y a pas de représentation nationale, demain il n'y aura plus de représentation locale crédible». Et de conclure par cette interrogation : «Désormais, les Algériennes et les Algériens accepteront-ils de vivre à l'ombre de l'administration et sous les caméras du pouvoir ?» M. C.