Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Constantine A. Lemili Aussi bien Abdelaziz Ramdane, le directeur général par intérim, que K. Allas, son assistant du département commercial, ont insisté sur le fait que «la mobilisation, il y a de cela une année, de l'ensemble des cadres de la laiterie Numidia a permis d'imprimer une cadence de travail, d'assurer sans désemparer une production et de maintenir, même si le mot est quelque peu fort, une sorte de mobilisation très forte des 220 travailleurs autour des cadres dirigeants.» Une mobilisation qui a permis à son tour de mettre en place un faisceau d'actions de nature à contrarier toutes les conséquences possibles qui pourraient être dues à une rupture des stocks de lait en poudre, lequel reste en sa qualité de maillon essentiel dans la composition du produit le talon d'Achille des unités du groupe.Il faut rappeler que ces ruptures étaient moins fréquentes sinon inexistantes lorsque le groupe disposait de sa propre structure d'approvisionnement des matières entrant dans la composition du lait destiné à la consommation. Depuis était créée l'ONIL et ledit organe était dorénavant chargé de cette mission. S'agissant de la laiterie Numidia, sa principale unité de production implantée à Chaabet R'sas sur une superficie de 6,5 h dont 40% de surface bâtie assurent une production destinée aux populations de deux wilayas : Constantine forcément et Mila, wilaya limitrophe distante de 50 km. La production de lait tourne, actuellement, autour de 120 000 litres en raison d'une gestion quelque peu parcimonieuse des stocks disponibles. «Nous sommes tenus d'être très rationnels dans la gestion de ces stocks dans la mesure où ils nous permettent, quand cela est fait à escient d'éluder des situations difficiles et, ce faisant, d'anticiper sur une éventuelle tension à hauteur du marché. Il y a lieu quand même de souligner la présence assidue à nos côtés de la hiérarchie, en l'occurrence la direction du groupe plus que soucieuse de la gestion de tous les jours et plus particulièrement de l'état des stocks et la prévention éventuelle de crise». Dans cet ordre d'idées et au moment de l'entretien, nous saurons que la laiterie disposerait de stocks pour les trois jours à venir et que leur renouvellement ne se pose pas dans la mesure où au même moment une flotte de camions est sur le départ en direction d'Aïn-Defla pour assurer leur renouvellement (stocks). 120 000 litres ne constituent finalement qu'une production, si l'expression nous est passée, de temps de crise. Effectivement dans une période favorable, l'unité tourne autour de 180 000, voire 200 000 litres/jour. Bien entendu pour atteindre dans de bonnes conditions ces performances, la laiterie a fait l'impasse sur ce qui à une époque, entre autres, avait fait sa notoriété : la production de dérivés de qualité supérieure, très prisés sur le marché comme les yaourts, le petit-lait, le camembert, la crème fraîche…La disponibilité d'une quantité de 50 000 litres de lait récupérés quotidiennement auprès de 50 collecteurs eux-mêmes s'approvisionnant auprès de 1040 éleveurs contribue énormément, en période de tension comme c'est le cas ces derniers temps, au maintien de la cadence sachant qu'elle supplée avec une grande efficacité à la pénurie de poudre de lait dite P26. Bien entendu, l'amalgame de lait naturel à une poudre moins riche en matières grasses, en l'occurrence la P.0, n'est pas sans entraîner un manque à gagner pour Numidia. Mais cela reste le prix à payer pour éviter une rupture dont les conséquences sociales seraient on ne peut plus graves.Sur la place de Constantine, la laiterie Numidia demeure donc le seul producteur en l'absence d'opérateurs privés. L'unité de production privée qui a assuré l'appoint et parfois produit autant si ce n'est plus que celle publique ayant suspendu ses activités, en la matière du moins, compte tenu «des difficultés rencontrées dans les procédures d'importation au lendemain de la promulgation de la loi de finances complémentaire», avait donné, il y a quelques mois, comme réponse à notre question S. Lotfi, le responsable de l'important groupe Suilait.