Photo : S. Zoheir Par Faouzia Ababsa Comme chaque année l'Organisation non gouvernementale Transparency International (TI) a rendu public son rapport annuel sur la perception de l'indice de corruption dans le monde. TI a mené des enquêtes dans 178 pays auprès d'hommes d'affaires et de personnalités ainsi que des citoyens. Sa première conclusion, et c'est la première fois que TI tire la sonnette d'alarme de manière insistante, c'est que les trois quarts desdits pays, sont perçus comme très corrompus. Ce sont les Etats où règnent les conflits qui sont le plus touchés. Les pays européens ne sont pas épargnés. La plupart sont membres de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), dont ils ont ratifié la convention anticorruption, laquelle proscrit le versement de pots-de-vin à des fonctionnaires étrangers. Dans le classement de Transparency International, l'Algérie figure à la 105e place avec une note de 2,8 sur 10 gagnant ainsi 6 places par rapport à l'année dernière, mais en recul par rapport à 2008 où elle occupait la 92e place dans le classement mondial. Cette progression en dents de scie de l'Algérie dans le classement de Transparency International démontre que la lutte contre la corruption est bien réelle, mais elle est loin d'être satisfaisante en ce sens que la volonté politique pour combattre cette gangrène n'est pas très forte. Et même si elle se manifeste à travers la multitude d'enquêtes et d'investigations menées par les brigades économiques des différents services de sécurité, les résultats tardent à se faire jour. L'exemple des détournements dans les banques qu'on découvre presque quotidiennement prouve que l'arsenal juridique mis en place n'a pas découragé certains banquiers et cadres. Tout comme d'ailleurs les nombreux appels d'offres qui s'avèrent souvent infructueux dans le but de recourir aux consultations restreintes ou encore, et c'est plus profitable, aux marchés de gré à gré. Dans ce même classement de l'indice de corruption, la France est épinglée par TI et sa section française. Elle a en effet reculé d'une place (25). L'affaire Karachi a effectivement entaché la crédibilité de l'Hexagone par rapport à ses engagements envers l'OCDE. Pour TI, «ces résultats montrent que des efforts bien plus importants sont requis pour renforcer la bonne gouvernance dans le monde. Accepter que la corruption perdure est inacceptable. Trop de personnes pauvres et vulnérables dans le monde continuent à souffrir de ces conséquences.» Dans le classement de TI, il ressort que ce sont les pays qui ont été les plus touchés par la crise économique qui ont reculé par rapport à l'année dernière. Toutefois, Le Danemark, la Nouvelle-Zélande et Singapour sont en tête du classement.