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Les entreprises publiques de l'industrie de l'électroménager se maintiennent
Face à la concurrence étrangère
Publié dans La Tribune le 01 - 11 - 2010


Photo : Riad
Par Badiaa Amarni
De plus en plus d'opérateurs économiques privés activent dans le domaine de l'électroménager et commencent même à faire de l'ombre aux deux entreprises publiques, jadis fleurons de l'industrie de l'électroménager. Celles-ci ont d'ailleurs mis en place de véritables stratégies de développement pour s'assurer de rester sur le marché national et ont même subi pour l'une d'entre elles une véritable opération d'assainissement. Une véritable «explosion» s'est opérée dans ce domaine stratégique en phase de devenir l'apanage du secteur privé qui a bien compris que les produits tels que les réfrigérateurs, cuisinières, climatiseurs, chauffe-bains…
sont très demandés par le consommateur algérien et ce, eu égard au nombre de logements réceptionnés chaque année et qui ont besoin d'être équipés en ces produits de grande nécessité.
Une rude concurrence dans le secteur
Ce secteur se développe donc à une grande vitesse en Algérie et suit même les dernières évolutions technologiques, à l'exemple de la technologie LED 3D qui sera commercialisée sur le marché national d'ici la fin de l'année en cours. De simples importateurs ou de représentants exclusifs de marques étrangères connues, les opérateurs algériens privés se sont vite transformés en producteurs dont beaucoup maîtrisent bien leur domaine et arrivent à fabriquer des produits de bonne qualité rivalisant avec ceux des entreprises étatiques et même ceux importés. Du coup, une rude concurrence est livrée dans ce secteur pour s'emparer de bonnes parts de marché et gagner la confiance du consommateur algérien, ce dernier étant devenu très exigeant et réclamant de plus en plus de qualité. Pour ce faire, les nombreux opérateurs privés redoublent d'efforts pour varier leurs gammes de produits, et même d'imagination en allant jusqu'à débourser des sommes colossales pour communiquer via les médias lourds et même la presse pour vanter leurs produits par la force de l'image et du son. Des départements sont exclusivement dédiés à la communication pour mieux penser leur stratégie de convaincre. Différents services pour consommateurs sont aussi mis en place et même des services après-vente pour satisfaire les exigences de la clientèle. Des réseaux de distribution à travers les 48 wilayas sont également mis en place. Ces entreprises se livrent donc bataille. Alors qu'auparavant les produits électroménagers étaient exclusivement importés à des prix inaccessibles parfois pour les simples citoyens, la fabrication est maintenant locale et les consommateurs ont l'embarras du choix et à des prix concurrentiels, bien sûr, suivant la qualité. Ce qui fait la différence entre les opérateurs, c'est justement cette qualité.
Vers l'exportation des produits électroménagers
La fabrication étant devenue locale avec, bien sûr, une matière première importée, le transfert de technologie est au rendez-vous, et la ressource humaine déjà qualifiée arrive à maîtriser les dernières technologies grâce notamment à des cours de formation dispensés par les entreprises à leurs ingénieurs et techniciens. Certains privés, après avoir mis en place de véritables industries de l'électroménager et après avoir inondé le marché, pensent d'ores et déjà à l'exportation de leurs produits au niveau du Maghreb, de l'Afrique et des pays méditerranéens. Actuellement, de timides exportations en direction de la Libye et de certains pays africains sont opérées. Cette expérience sera élargie dans les mois et les années à venir. Devant l'émergence du privé, le secteur public a été contraint de suivre malgré des moyens parfois très limités. Dans son cas, l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (ENIEM) a toujours une place de choix chez beaucoup de consommateurs algériens. Malgré la concurrence locale ou même étrangère, les produits Eniem, surtout le réfrigérateur et la cuisinière, ont toujours la cote auprès de sa clientèle. En attestent les chiffres avancés par cette société nationale, en 2009, et qui font état de 65 à 70% de parts de marché pour les réfrigérateurs et congélateurs, de 65% pour la cuisinière, et entre 35 et 40% pour les climatiseurs.
L'eniem, une marque qui se maintient
Ces derniers chiffres devaient être revus à la hausse à la suite de l'opération d'assainissement qu'a connue cette entreprise nationale après des années de difficultés qui ne l'ont cependant pas empêchée d'aller de l'avant malgré une rude concurrence, parfois même déloyale. «Nous avons toujours notre place dans l'esprit de notre clientèle. L'Eniem garde toujours sa notoriété et son image de marque», souligne le chargé de marketing rencontré aux Salons de la production nationale. Selon notre interlocuteur, la force de l'Eniem réside dans la qualité et la solidité de ses produits et «la disponibilité des pièces de rechange sur le marché, contrairement à beaucoup d'autres marques dont la réparation peut prendre des mois alors que le réfrigérateur est un produit de première nécessité». A l'Eniem, la réclamation du client est prise en charge en temps réel. «C'est là entre autres éléments, ce qui fait la différence avec nos concurrents.» Toujours à l'écoute du marché et des ambitions des consommateurs, l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager essaye toujours d'innover et d'intégrer de nouvelles capacités dans les réfrigérateurs et autres produits. Il y a déjà deux ans, elle a intégré avec brio le système no frost (réfrigérateur) commercialisé sur le marché national. Il faut savoir que l'effectif total de l'Eniem à décembre 2009 était de 2 100 travailleurs, un nombre appelé à augmenter avec la mise en place de nouveaux chantiers pour développer davantage de produits. Tous les opérateurs du secteur de l'électroménager en Algérie sont à l'affût du marché. Ils explorent toutes les opportunités et tentent de mettre chaque année de nouveaux produits sur le marché national. Des ambitions qui ne peuvent que réjouir les clients.


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