Téhéran demeure ferme et constant dans ses positions, refusant de céder au chantage des Occidentaux qui l'accusent, sans preuve, de développer un programme nucléaire aux visées militaires. Au lendemain de l'annonce, par le ministère des Affaires étrangères iranien, de la disponibilité de son pays à reprendre les pourparlers avec le groupe des 5+1, à partir du 10 du mois en cours, les Occidentaux ont estimé que les discussions allaient se dérouler autour de la question controversée de l'échange du combustible. Mais l'Iran a rejeté catégoriquement une telle hypothèse puisque, selon le régime de Téhéran, ce problème a été réglé en mai dernier avec la signature d'un accord-cadre sur l'échange du combustible avec la Turquie et le Brésil. Hier encore, le porte-parole des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, cité par l'agence Mehr, a réaffirmé : «De notre point de vue, la question de l'échange du combustible ne sera en aucune manière à l'ordre du jour des négociations entre l'Iran et le groupe 5+1 [les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU : Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne, plus l'Allemagne]». Téhéran a déjà déclaré avoir choisi la Turquie pour la tenue du prochain round des négociations, tandis que la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, proposera une réunion, le 5 décembre, mais pas à Istanbul. Selon elle, la prochaine rencontre avec le chef du dossier nucléaire iranien se déroulera «quelque part en Europe». Cette déclaration est un prélude à un énième report des pourparlers entre un Iran qui ne veut pas se laisser faire par les Occidentaux et des puissances nucléaires qui veulent sauvegarder le monopole sur une industrie en plein boom dans le monde. Pour rappel, les discussions entre Téhéran et les grandes puissances avaient été interrompues après le rejet par l'Iran en octobre 2009 d'un projet d'échange de son uranium faiblement enrichi contre du combustible hautement enrichi dont il a besoin pour son réacteur de recherche nucléaire de Téhéran. Aucune date n'a encore été fixée pour la reprise des pourparlers entre les 5+1 et l'Iran. Selon les médias, les Occidentaux ont proposé une rencontre à Vienne du 15 au 18 novembre prochains devant porter sur le programme nucléaire iranien et sur «toute autre question pertinente pour la discussion». Toutefois, l'Iran a indiqué récemment que les pourparlers avec les 5+1 devaient aborder aussi la question du nucléaire israélien qui présente, selon Ankara, un danger pour la sécurité et la stabilité de la région du Moyen-Orient. L. M.