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Le développement économique et les investissements au cœur du troisième sommet Afrique-Europe Les participants ont mis l'accent sur la portée d'un dialogue serein
De notre envoyé spécial à Tripoli (Libye) Smaïl Boughazi Le troisième sommet Afrique-Europe qui se tient depuis hier à Tripoli (Libye) en présence du président de la République Abdelaziz Bouteflika est un autre rendez-vous décisif pour le 1 milliard et demi d'habitants du continent noir. Outre les questions politiques soulevées par certains intervenants, les volets économiques et les investissements se sont taillé la part du lion dans pratiquement toutes les interventions. Ainsi, à l'ouverture de la conférence, présidée par le président du Malawi, Bingu Wa Mutharika, président en exercice de l'Union africaine également, le guide de la révolution libyenne Mouammar Kadhafi, comme à l'accoutumée, après avoir rappelé le lourd passif colonial de l'Afrique, s'est attaqué aux institutions financières internationales ainsi qu'à l'Organisation mondiale du Commerce tout en appelant à leur destitution. Pour lui, le terrorisme ne se résume pas aux seuls actes de violence mais sa définition devrait être élargie à ces institutions qui dictent leurs lois sur les pays pauvres. El Mouammar Kadhafi dans son discours a souligné que l'objectif principal du sommet est de renforcer la coopération entre les pays africains et ceux de l'UE, souhaitant que le Bassin méditerranéen devienne un espace et un lac de paix et de coopération pour l'Afrique et l'UE. Le dirigeant libyen a fait remarquer qu'à ce rythme, les Africains risquent de s'orienter vers d'autres partenariats avec des pays émergents, à l'exemple de ceux d'Amérique latine, de Chine ou de l'Inde. L'autre responsable africain ayant pris la parole est le représentant du président en exercice de l'Union africaine, M. Ali Bongo, qui a invité les dirigeants des pays membres à prôner le dialogue politique, tout en privilégiant les investissements économiques. Ce dernier a affirmé que l'Afrique a besoin d'investissements, de subventions et d'aides de la part de l'Europe pour lutter contre la pauvreté, créer de l'emploi. Si les dirigeants et responsables africains ont axé leurs interventions sur des questions telles que le développement, les inégalités entre le Nord et le Sud et le fossé qui séparent les deux ensembles continentaux, la représentation au sein des institutions internationales, les responsables de l'UE ont axé leurs interventions sur des questions qui, certes, intéressent la planète mais pas particulièrement le continent africain. Ainsi, le président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso, a estimé dans son intervention qu'après la crise qui a bouleversé toutes les économies, il faut maintenant passer à une nouvelle étape dans le partenariat engagé entre les deux continents. Evoquant les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), M. Baroso a promis l'appui de l'UE pour concrétiser ces objectifs dans les délais fixés, soit en 2015. Il a aussi soulevé la question des énergies renouvelables qui devrait être un axe important dans le partenariat Afrique-Europe. En outre, la sécurité énergétique et les partenariats dans le secteur privé sont perçus par le responsable européen comme étant des axes sur lesquels les deux parties doivent mettre tous leur poids. M. Barroso a indiqué que ce sommet est un défi au renforcement du partenariat Afrique-Europe. Dans le même ordre d'idées, il affirmé que «l'UE est prête à accompagner et soutenir l'Afrique à investir dans des créneaux relatif au développement». Il a annoncé une enveloppe de 180 millions d'euros consacrés par l'Europe à l'Afrique.