Photo : M. Hacène Les premières précipitations hivernales révèlent, encore une fois, les défauts de l'aménagement urbain de la ville de Béjaïa. Durant les trois premiers jours de ce mois de novembre où les services météorologiques ont mesuré 130 millimètres de pluie, des inondations, des débordements de caniveaux et d'oueds ont été signalés dans plusieurs quartiers. A la cité Tobbal, les boutiques et les rez-de-chaussée des immeubles ont été submergés par des eaux boueuses. Les commerçants ont été les premiers à se plaindre en réitérant leur appel aux responsables pour régler ce problème qui perdure depuis toujours. Les services de l'APC et ceux de la Direction de l'hydraulique ont été priés de revoir le drainage des eaux pluviales qui, à chaque saison hivernale, leur causent de gros dégâts et un manque à gagner considérable. De telles situations pénalisent aussi les écoliers, les personnes âgées et les malades qui éprouvent beaucoup de mal à se déplacer. On pourrait en dire autant des automobilistes et des transporteurs qui mettent alors leurs mécaniques à rude épreuve. Au quartier Tala Markha, la route a été aussi sérieusement dégradée par les torrents d'eau. Les déchets ménagers s'y sont accumulés durant plusieurs jours, car les engins des services d'hygiène n'ont pas pu accéder au site. A la cité AADL de Bouiblatène, des infiltrations d'eau ont été signalées dans les cages d'escalier. Les résidents, qui ont acquis leurs logements au prix fort, dénoncent la dégradation progressive de leur cadre de vie. Au quartier Sidi Ali Lebhar, les habitations sont régulièrement envahies par les eaux en furie de la mer. Au quartier dit des 600 logements à Ihaddaden, le chantier, toujours en cours, de la trémie a provoqué un tas de dégâts collatéraux aux riverains. Rupture de la conduite d'alimentation en eau potable, énormes difficultés de circulation, bruits et nuisances divers. Les habitants de ce quartier ont manifesté récemment pour exiger l'accélération des travaux sur ce site. Des situations similaires sont également enregistrées dans les autres villes de la wilaya. Dans la commune de Tamridjt, par exemple, les villageois de Taghzouith, menacés par les crues de l'oued Agrioun, ont récemment coupé la circulation sur la RN9 pour exposer leur cas. Dans les localités de Kherrata et Draâ El Gaïd, la mauvaise maîtrise des eaux pluviales a eu des conséquences désastreuses sur le réseau routier local. Le sous-dimensionnement et le manque d'entretien des réseaux d'évacuation des eaux pluviales sont souvent invoqués pour justifier cet état de fait. K. A. De l'eau suspecte dans les robinets Les abonnés de l'Algérienne des eaux (ADE) dans plusieurs localités de la vallée de la Soummam, notamment ceux desservis à partir du barrage de Tichy-Haf, refusent de s'acquitter de leurs factures. La couleur et l'odeur du liquide livré indisposent les usagers qui recourent à l'achat de l'eau douce chez des particuliers. Selon des indiscrétions, lors de l'aménagement de cette réserve, les arbres et le maquis qui couvraient le site ont été coupés, alors qu'ils devraient être déracinés. Les restes de bois, ainsi laissés en place après la mise en eau du barrage, impriment un mauvais goût à l'eau.