Mahmoud Abbas a surpris tout le monde samedi soir en annonçant son intention de dissoudre l'Autorité palestinienne et le régime d'autonomie palestinien «en cas d'échec des négociations de paix» avec l'Etat israélien. «Je ne peux accepter de rester président d'une Autorité qui n'existe pas en cas de poursuite de l'occupation israélienne», a-t-il déclaré à Palestine TV. «S'ils veulent poursuivre l'occupation, qu'il en soit ainsi et, par conséquent, Israël sera entièrement responsable des territoires palestiniens en tant qu'Etat d'occupation», a ajouté M. Abbas. «Je n'accepterai pas de poursuivre les négociations avec Israël si ce dernier reprend la construction des colonies», a-t-il répété, repris par l'APS. Réagissant à ces propos, Nabil Chaat, membre du comité central de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a écarté une telle éventualité, tout en ménageant le président de l'Autorité palestinienne dont le mandat a expiré depuis 2009. «Le président Abbas veut réaffirmer que toutes les options restent ouvertes et ne signifie pas la dissolution de l'Autorité palestinienne pour le moment. Il veut souligner que cette option reste toujours ouverte bien qu'elle ne soit pas envisageable actuellement», a estimé ce membre de l'OLP. Contrairement à Nabil Chaat, Ayman Taha, l'un des dirigeants du Hamas, a affirmé que la déclaration de Mahmoud Abbas, qu'il qualifie d'ailleurs de menaces, prouve qu'il est perturbé et totalement bouleversé, a rapporté hier le Centre palestinien de l'information (CPI). «Nous au Hamas, nous avons mis en garde, dès le début, contre le grave danger de la poursuite du prétendu compromis de paix. Nous n'avons pas établi notre position à partir du vide, mais des attitudes claires de l'ennemi occupant qui ne voulait pas donner une telle chose, au moment où il profite de la sécurité, de la paix et de la reconnaissance de tous les Arabes», a-t-il déclaré. Ayman Taha a donc suggéré le retrait des Palestiniens du processus de négociations avec Israël, proposant l'unité de son peuple autour d'«un programme national englobant tous les Palestiniens dans le cadre de la stratégie du djihad et de la résistance. Car il est devenu clair que le projet de compromis a échoué», a rapporté le CPI. Les pourparlers israélo-palestiniens sont en suspens depuis septembre dernier après la dernière tentative américaine de les relancer à Washington. Le refus par Tel-Aviv de prolonger son moratoire sur le gel de la colonisation dans les territoires palestiniens de la Cisjordanie et d'El Qods occupées est à l'origine de l'arrêt de ces négociations. L. M.