Après une longue période d'attente et d'incertitude, les membres adhérents de la coopérative décident de frapper à la porte la plus… proche. Celle de l'Assemblée populaire nationale. Un courrier a été ainsi adressé le 26 septembre 2010 au président de l'APN. Dans leur requête, ils s'en remettent à Abdelaziz Ziari pour faire avorter ce qu'ils qualifient de véritable opération d'escroquerie. «Sous couvert d'un conseil de gestion, s'il en existe encore, nous subissons un hold-up et un vol de la part du directeur de la coopérative immobilière «Union et Volonté». M. Youcef Hameg et son trésorier, M. Lessoud Aouitia, veulent vendre nos logements - en cours de réalisation - à des personnes étrangères à la coopérative immobilière», expliquent les concernés au président de l'Assemblée. Le courrier indique que la coopérative a été fondée en 1999 par des fonctionnaires de l'APN pour financer la construction d'un site d'habitations sis à Seballa (Draria) au profit de ceux qui sont dans le besoin. Le processus a été enclenché avec le payement d'une tranche de 75 millions de centimes qui représente environ 25% de l'apport global. Le reste devait être acquitté soit par voie de crédit bancaire, soit par un versement en espèces. «Après avoir constaté une certaine avancée dans les travaux, nous avons présenté les dossiers de crédit bancaire pour les uns et le versement en espèces pour d'autres afin que l'opération soit menée à terme. Nous nous sommes heurtés cependant aux faux-fuyants et autres atermoiements du directeur de la coopérative et de son adjoint. En parfaite violation de la loi, ils nous ont empêchés de payer la somme restante de notre apport. Ils ont refusé de nous délivrer l'ordre de versement ou l'autorisation de dépôt du dossier du crédit bancaire», témoigne Ouahid Haddadou, un des membres de la coopérative immobilière. Pour Abdelghani Boudebouz, un autre membre de la coopérative, «le directeur général de la coopérative fuit ses responsabilités». Les membres de la coopérative retiennent également d'autres entorses à la réglementation. Parmi celles-ci, celle liée à la tenue de l'assemblée générale de la coopérative. «Aucune assemblée générale n'a été tenue depuis 1999, alors que la loi en exige deux chaque année», dénonce un des membres de la coopérative immobilière. Le non-respect de la réglementation aura conduit également le premier responsable de la coopérative à opérer une réévaluation du coût des appartements de façon unilatérale. «Sans consulter l'assemblée générale, le directeur de la coopérative procède à une réévaluation du coût des appartements et cette décision est illégale», explique M. Haddadou. Il est indiqué, selon les membres de la coopérative, qu'un appartement initialement évalué à 2 750 000 dinars est estimé à 3 858 504 DA après la réévaluation décidée sans le consentement des concernés. Qu'en est-il du conseil de gestion de la coopérative ? Les membres de la coopérative sont convaincus que «le conseil n'a pas d'existence réelle», disent-ils. Mais à chaque fois que les souscripteurs rappellent au directeur les voies légales du processus, ce dernier les invite à faire recours à la justice. «Allez- y en justice, nous dira-t-il, dès que nous réclamions nos droits», témoignent des membres de la coopérative. Les concernés dans cette affaire attendent cependant une intervention «salvatrice» de la part de l'Assemblée populaire communale. «Nous demandons l'intervention de président de l'APC pour trouver une solution à cette situation», tonne M. Haddadou. A cet effet, les membres de la coopérative adresse leur recours au pouvoir local sur la législation régissant l'activité de toute coopérative immobilière. «La réglementation stipule, en effet, que la coopérative immobilière est placée sous la surveillance de l'Assemblée populaire communale, qui en a le contrôle sur les plans technique, comptable et juridique», soutient un membre de la coopérative. Le même interlocuteur ajoute que «l'Assemblée populaire communale reçoit et examine tous les rapports, bilans et comptes de la coopérative, prévus par le statut. L'APC peut, selon la réglementation, dissoudre, pour faute grave des gestionnaires, le conseil de gestion et désigner un conseil provisoire de gestion. L'Assemblée populaire communale peut retirer l'agrément à la coopérative et désigner une commission de liquidation». A. Y.