Ils accusent Abdelkader Hadjar, Saïd Barkat et Amar Saïdani de les avoir écartés des nouvelles instances de direction du parti. L'aile irréductible du mouvement de redressement remet en cause les résultats du 8e congrès bis du Front de libération nationale. Ces “redresseurs contestataires”, issus de huit wilayas du centre du pays, ont adressé un recours au ministère de l'Intérieur auprès de qui ils remettent en cause jusqu'à la légitimité des dernières assises. Un autre recours similaire est déposé sur le bureau du secrétaire général du FLN, qui a accordé une entrevue aux plaignants, mardi dernier. Dans leur requête au ministre de l'Intérieur, les “redresseurs libres” énumèrent un certain nombre d'irrégularités et de dépassements, dont ils ont pris le soin de détailler la teneur. Ainsi, plusieurs membres du conseil national auraient été désignés alors qu'ils sont censés être élus par la base au niveau des délégations de wilaya, avons-nous appris auprès de Saïd Naït Sidi-Ahmed, porte-parole des “redresseurs libres” du Centre. Ce dernier est allé jusqu'à remettre en cause y compris la qualité de délégué à bon nombre de congressistes accusés d'avoir été désignés en violation des textes du parti y afférents. La légitimité des assises est nulle et non avenue, aux yeux de Naït Sidi-Ahmed, dès lors que la majorité des membres du conseil national sont désignés en violation des textes statutaires et réglementaires du FLN. Ils accusent ouvertement le président de l'APN et le ministre de l'Agriculture d'avoir imposé leurs proches dans le conseil national contre toute logique statutaire et réglementaire. C'est ainsi que le porte-parole des huit wilayas du Centre (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès, Tissemsilt, Médéa, Aïn-Defla, Tipasa) déclare que pas moins de quarante fonctionnaires du département de Barkat et de l'Assemblée nationale sont désignés en tant que membres de l'instance suprême du parti entre deux congrès. Selon la requête des contestataires, ces “désignés”, à l'image du secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du chef de cabinet du président de l'APN, n'ont aucun lien ni de près ni de loin avec le FLN. D'autres dérives, d'ordre politique celles-là, sont également mises en évidence par les “exclus du congrès”. La présence des légalistes (comprendre les partisans de Benflis) n'a pas agréé visiblement les “redresseurs libres”, qui y voient un complot ourdi contre l'application du programme politique du président de la République. Ces mécontents, dont la plupart ont été exclus du congrès, en veulent également pour leurs anciens camarades “redresseurs”. Pour preuve, ils sont tombés à bras raccourcis contre les Hadjar, Barkat et autre Saïdani. Des sources y voient dans cette levée de boucliers la main de Amar Tou qui avait auparavant nourri l'ambition de briguer le poste de secrétaire général du FLN. Y. A.