Photo : S. Zoheir Par Faouzia Ababsa Jamais les entreprises algériennes n'ont autant bénéficié de facilités, d'allègements fiscaux et de charges patronales que depuis ces quatre dernières années. Il en est ainsi dans le secteur social, à travers les différentes lois de finances, lois de finances complémentaires et décrets d'application. Nous ne prendrons à titre d'exemple que le volet lié à l'allègement des charges sociales et salariales. Ainsi les employeurs qui engagent des actions de formation ou de perfectionnement en faveur de leurs travailleurs se voient-ils exonérés de la cotisation globale. Celle relative à la Sécurité sociale est prise en charge par la Caisse nationale d'assurance chômage pendant une durée qui peut aller jusqu'à trois ans. D'autre part, l'employeur qui aura recruté neuf travailleurs ou plus et qui aura doublé son effectif bénéficiera d'un abattement de la quote-part patronale de cotisation à la Sécurité sociale pendant une année. La loi de finances complémentaire pour 2008 a prévu des mesures pour les employeurs et maîtres artisans qui recrutent dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle. La quote-part patronale de Sécurité sociale est prise en charge par l'Etat et est fixée à 7% de la rémunération brute. D'autres mesures ont été prévues en vue d'encourager l'emploi et le recrutement pour endiguer le chômage. A l'image de l'octroi d'une subvention mensuelle à l'emploi pendant trois ans à tout employeur pour chaque recrutement, lorsque le contrat de travail est conclu pour une durée indéterminée. Autant de facilitations et d'abattements qui n'ont pas encore porté leurs fruits, les employeurs se faisant très frileux. Par, économie sans doute, rares sont en effet, ceux qui investissent dans les ressources humaines à travers des actions de formation et de perfectionnement au profit de leurs agents. Ils préfèrent procéder au recrutement des cadres retraités dont l'expérience professionnelle procure du profit immédiat à l'entreprise. En outre, ils recourent systématiquement au contrat à durée déterminée (CDD). Le contrat à durée indéterminée (CDI) n'arrange pas beaucoup les opérateurs, particulièrement ceux du secteur privé qui craignent, faut-il le souligner, que la permanisation entraîne forcément l'organisation du collectif en syndicat. Le taux de syndicalisation dans le secteur privé (à peine 1%) renseigne sur la volonté de l'écrasante majorité des patrons d'avoir un contre-pouvoir susceptible d'établir des revendications pour l'amélioration des conditions de travail. D'ailleurs, ils ne s'en cachent pas lors de discussions en aparté. Toujours est-il que, jusqu'à maintenant, nous ne sommes pas en mesure de donner des chiffres. Tayeb Louh, que nous avons interrogé il y a quelques mois à ce sujet, nous a indiqué que le bilan des mesures prises en faveur des employeurs n'a pas encore été établi.