Photo : Riad Par Rabah Iguer Nombre de sénateurs, qui sont intervenus hier lors des débats sur la déclaration de politique générale du gouvernement, se sont focalisés sur la prise en charge des problèmes des jeunes, notamment l'emploi, la harga et l'enseignement, à coté d'autres questions liées au phénomène de la corruption et de la situation dans le Sahel. Mme Zohra Drif-Bitat s'est intéressée à la formation des jeunes, particulièrement à la qualité et à la compétitivité des cadres formés en Algérie, s'interrogeant : «Si, réellement, l'Etat a fait le nécessaire pour permettre aux jeunes de relever les défis du XXIe siècle et de vivre décemment comme ils le méritent.» Elle s'est dit être «intriguée» que «le peuple ne semble pas être heureux et comblé malgré les sommes colossales que réserve l'Etat au développement à tous les niveaux». Pour Mme Drif-Bitat, «l'Etat s'est attelé à tout réaliser en quantité aux dépens de la qualité», donnant l'exemple de la formation des cadres, notamment les gestionnaires qui, selon elle, «ne sont pas aptes à faire face à la concurrence interne et externe». Pour Mme Drif-Bitat, le traitement du phénomène des harraga doit se faire à la base par «l'éradication de ses causes, à commencer par rendre l'espoir perdu aux jeunes». Pour sa part, Mme Louisa Chachoua considère que l'accès à l'emploi des jeunes diplômés est «l'un des plus grands défis à relever dans les années à venir». L'exode des jeunes diplômés pose un «sérieux problème» à l'Etat, a-t-elle ajouté, proposant de prendre les mesures nécessaires afin d'intégrer les compétences dans la vie active à la fin du processus de leur formation. Si certains intervenants ont appelé le gouvernement à poursuivre ses efforts dans les domaines de la formation professionnelle, la recherche scientifique et l'enseignement supérieur, d'autres intervenants ont insisté sur la réhabilitation des valeurs morales de la société en appelant l'Etat à réglementer les prêches. D'autres membres du Conseil de la nation ont abordé le phénomène de la corruption, à l'instar de M. Si Youcef qui a suggéré la mise en place de mécanismes «plus efficaces» pour l'éradication de ce phénomène. La priorité devrait aussi être donnée à la gestion et au développement locaux et la prise en charge des localités enclavées, notamment en les dotant d'infrastructures sanitaires, d'éducation et autres, ont estimé des membres du Conseil de la nation. La situation dans la région du Sahel a, par ailleurs, été abordée par Mme Drif-Bitat qui a exprimé ses «inquiétudes» sur ce qui se trame dans la région, interrogeant le gouvernement sur les mesures que compte prendre l'Etat pour préserver le pays. D'autres intervenants ont relevé le retour de la stabilité et la paix grâce à l'application des modalités de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, appelant à la prise en charge «complète» des conséquences de la tragédie nationale.