Photo : S. Zoheir Par Hassan Gherab Après l'organisation du 2ème Festival panafricain en 2009, Alger a décidé de continuer sur sa lancée en prolongeant la manifestation au-delà de la clôture, jusqu'à déborder sur l'année 2010. Ayant relevé l'intérêt que le Panaf avait suscité chez les citoyens en général et les hommes de culture en particulier qui ont découvert les richesses culturelles d'un continent auquel ils tournaient le dos depuis longtemps, le ministère de la Culture a décidé de capitaliser les retombées de la manifestation. C'est ainsi que naîtra «l'esprit Panaf» qui se cristallisera avec l'ouverture d'un stand dédié à la littérature africaine au 15ème Salon international du livre d'Alger.Et l'intérêt des Algériens a trouvé son portant chez les de nombreux hommes de culture de pays africains. Auteurs et éditeurs se sont d'ailleurs déplacés à Alger pour rencontrer leurs homologues algériens avec l'espoir de pouvoir trouver ensemble des solutions aux problématiques de la distribution, de la diffusion et de la promotion de la littérature africaine au niveau continental. Auteurs et éditeurs s'accorderont à dire qu'il n'était pas normal que des écrivains africains soient édités, connus et reconnus en Europe avant l'être dans leurs propres pays, leur propre continent.Le constat fait, des éditeurs algériens prennent le parti de s'impliquer dans la promotion de la littérature africaine. Des maisons d'édition telles que Apic, Barzakh ou Chihab ont ainsi acheté des droits de rééditer et ont publié les œuvres d'auteurs africains qui, hier encore, n'étaient pas connus chez nous, même si ailleurs, outre-Méditerranée, leurs livres ont été bien accueillis par la critique. La littérature africaine a désormais sa place chez les éditeurs algériens (Apic a même crée une collection spéciale littérature africaine) et sur les rayonnages des libraires. Le rapprochement des cultures africaines ne s'est pas limité à la littérature. Il a également touché la musique. C'est ainsi que nous verrons les organisateurs de spectacles se mettre en quête d'artistes ou de groupes de musiques de ces pays d'Afrique dont nous ne connaissons que les noms. Pour la danse, c'est un peu plus difficile, mais pas impossible. Une école de danse, on y songe déjà. Pour la politique, le rapprochement est bien plus compliqué. Espérons que la culture jettera des ponts assez solides que pourront emprunter les politiques… C'est le rêve d'une Afrique unie et forte.