Photo : A.Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Il relèverait sans doute de la prétention pour quiconque et plus particulièrement ceux qui, depuis l'indépendance, ont eu la responsabilité de vitaliser l'économie nationale à revendiquer la légitimité d'une politique nationale cohérente conforme aux canons en la matière. Autrement dit, une politique assise sur un schéma qui tienne compte du passé, du présent pour déterminer au mieux et durablement l'avenir. Le recensement économique envisagé et décidé par l'Etat à partir de l'année 2011 devrait en toute logique pallier cet impératif sans, lequel quelle que soit la volonté de ses responsables, les moyens mis par un pays, une vitalité économique ne demeureraient qu'un vœu pieux. Dans le pays, actuellement, bien des secteurs d'activité sont nettement mieux maîtrisés, il s'agit, à partir de là, de les inscrire durablement, voire définitivement dans un canevas ordonné à l'image d'une banque de données qui permettrait une exploitation non plus par approximation, déduction, improvisation mais plutôt en toute fiabilité. A hauteur de la direction régionale de l'Office national des statistiques (ONS) de Constantine, M. A. Latreche, cadre d'études pilotant l'opération, nous dira dans cet ordre d'idées et en prévision de qui se prépare en matière de recensement économique national : «…Pour nous, le dossier est plié, du moins dans sa première phase (il en existe deux – ndlr) car, est-il besoin de le souligner, cette première phase renferme elle-même trois étapes : recensement et collecte des données sur le terrain, c'est-à-dire toutes les entités économiques, administratives et associatives en activité. Une mission pour laquelle le personnel des services statistiques exerçant à travers la wilaya a été formé. Au même titre d'ailleurs que celui sur place appartenant à l'ONS. Cela sous la houlette du wali qui préside la commission wilayale ad hoc, comme il existe autant de comités de commune (12 ndlr), à leur tour relevant de la hiérarchie des daïras respectives. C'est pour l'ONS, l'une des opérations, en raison de son côté exhaustif, les plus importantes qu'elle ait eu à réaliser depuis l'indépendance.» A la question de savoir quelles auraient pu être les difficultés, voire les appréhensions de l'administration face à un cas de figure inédit, notre interlocuteur considère que «comme toute autre opération du genre, le recensement économique est un acte de gestion qui s'articule sur une organisation préalablement établie. Or, notre personnel est rompu à un tel exercice. Les évènements n'ont fait que se suivre à travers un bon agencement des étapes d'autant plus que tous les moyens et équipements nécessaires étaient disponibles. En fait, à partir du moment où cadres de l'ONS, ingénieurs de la wilaya et délégués communaux ont été formés pour ce faire, le travail demandé par la tutelle ne pouvait souffrir d'aucune équivoque et les résultats d'éléments approximatifs. Comme nous vous le disions auparavant, la première étape a consisté en le recensement et la constitution de la liste des établissements. Nous dirons que c'est le premier support, la synthèse des informations, aujourd'hui, est faite à 100%. Ceci étant obtenu, la deuxième étape consiste en un travail de bureau qui est le découpage en zones qui aiderait à l'établissement d'une cartographie qui serait un peu le fil d'Ariane de l'agent recenseur le jour «J». Une mission aboutira très certainement au cours du 1er trimestre 2011. Enfin, la troisième étape qui consistera à établir en instantané tout le travail réalisé, avec ses croquis, des coloris spécifiques afin d'éviter les empiètements d'attributions, qui serviront à l'avenir et à chaque fois de guide aux agents recenseurs». Par rapport à la deuxième phase, notre interlocuteur soulignera : «Il s'agira de passer à l'exécution du recensement effectué et en même temps de préparer la dernière étape qui est d'aller encore plus dans le détail des informations collectées. Autrement dit, faire une auscultation de l'échantillon lui-même pour approfondir au maximum l'enquête réalisée. En moins ésotérique, c'est donner tous les renseignements souhaités sur une entité économique, administrative ou associative». La wilaya de Constantine disposera d'ici la fin du premier semestre d'une base de sondages qui aiderait alors une banque de données fiables qui fournirait tous les indicateurs économiques idoines sous les aspects les plus fidèles de la réalité. «Un tableau de bord d'ensemble qui aidera à connaître la balance de paiement, le travail et le pouvoir d'achat disponibles et donnera à la nation et au gouvernement les moyens de mieux pouvoir ainsi contrôler l'économie nationale et mieux l'orienter», a déclaré, il y a quelque temps, A. Temmar, ministre des Statistiques et de la Prospective. En conclusion, à hauteur de la wilaya de Constantine où le démantèlement du secteur économique et la disparition de nombreuses entreprises publiques ont débarrassé de toute identité le paysage, l'urgence d'un recensement économique s'imposait. Il s'agira néanmoins de matérialiser cette opération autrement que par l'euphorie qui gagne les départements ministériels concernés. La réponse ne sera connue sans doute qu'à la fin de l'année prochaine même si les pouvoirs publics se donnent la fin du premier semestre 2011 pour sa clôture.