De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Parmi les mesures de désengorgement du port d'Oran décidées par les autorités compétentes, il y a lieu de souligner tout particulièrement celle annoncée au début de l'année 2010, de réaliser trois ports secs, dont deux dans les zones industrielles de Hassi Ameur et Sénia. Ces infrastructures d'entreposage, dont la capacité d'accueil annoncée est de 3 000 conteneurs, seront dotées de tous les équipements techniques selon les normes internationales et comprendront tous les services portuaires comme les douanes, les contrôles aux frontières, les services phytosanitaires et vétérinaires…L'inscription de ces projets dans le programme de développement de l'Entreprise portuaire d'Oran (EPO) intervient dans le double souci de donner un coup de fouet à une économie jugée trop molle et alléger la pression sur les services portuaires en en désencombrant l'enceinte, le port d'Oran ayant déjà «montré ses limites en termes de surcoûts occasionnés par les séjours prolongés des navires et des retards dans les opérations de traitement des conteneurs», comme l'ont maintes fois souligné les responsables. Outre ces projets, dont coût est estimé à quelque 20 milliards pour chaque infrastructure, le programme de désengorgement du port a également porté sur d'autres mesures, telle l'acquisition d'un certain nombre d'équipements comme des grues de relevage de 50 tonnes, des grues portuaires, des chariots élévateurs de 10 tonnes… alors que les services des Douanes ont décidé de vendre aux enchères toute marchandise ayant dépassé les délais réglementaires de séjour. En attendant la réalisation de ces ports, le port d'Oran continue d'étouffer sous la pression annuelle de 130 000 conteneurs (chiffre appelé à la hausse en raison du programme de modernisation et de la mise en service annoncée des navires de 3ème et 4ème génération qui pourront transporter jusqu'à 5 000 conteneurs) qui doivent être traités et entreposés : «Le trafic des conteneurs augmente alors que les moyens d'enlèvement restent les mêmes», déplore-t-on au port où l'on rappelle que la loi limite la durée de séjour des conteneurs à 21 jours alors que, dans la réalité, la durée moyenne est de 17 jours et que ce délai est, parfois, très largement dépassé comme ce fut le cas, il y a quelques mois, de 600 conteneurs de produits cosmétiques et de pièces détachées, bloqués plus de quatre mois dans l'enceinte pour un ensemble d'infractions. Situation qui avait sérieusement entravé les activités portuaires et de dédouanement et poussé les responsables de l'Entreprise portuaire d'Oran à tirer la sonnette d'alarme à travers les médias rappelant que le port était «une zone de transit des marchandises conteneurisées et non une zone de stockage».